C'est officiel, le gouvernement veut mettre le holà sur l'anarchie dans l'audiovisuel algérien. Le prétexte de KBC, qui est dirigée par Mehdi Benaïssa, qui n'a aucune emprise sur cette télévision, témoigne du balayage médiatique qui est entretenu sur cette chaîne, poussant le pouvoir à revoir sa stratégie sur l'audiovisuel en Algérie. Hormis cinq chaînes qui ont déposé leurs dossiers au niveau du ministère de la Communication et qui possèdent une autorisation comme Ennahar TV Echourouk TV, Dzair TV, Hogar TV et El Djazairia TV, la majorité des chaînes continue de travailler dans le noir et à maintenir le secret sur sa démarche administrative ou ses véritables actionnaires. Même si certaines chaînes souhaiteraient accélérer leur installation en Algérie, mais redoutent un refus des autorités locales, c'est le cas de la chaîne Bilad TV et Numidia News qui sont considérées comme des chaînes plutôt professionnelles techniquement et thématiquement. D'autres chaînes sont à valider dans le paysage audiovisuel algérien comme étant des télévisions à grand potentiel. C'est le cas notamment de Samira TV ou encore El Haddaf TV. Des télévisions qui ont parfois gagné leur place dans le paysage télé algérien, mais qui n'ont pas les moyens d'aller plus loin. Il est étonnant que jusqu'à maintenant ces télévisions survivent grâce à leurs ressources internes et s'imposent grâce à leurs savoir-faire différents dans le traitement des autres télévisions privées. Il est clair qu'avec ce message, le Premier ministre Sellal a voulu mettre un terme à la cacophonie qui existe dans le paysage audiovisuel algérien, comme il a réglé quelques aspects de la réglementation audiovisuelle. La chaîne El Adjwa TV qui émet alors que son directeur est en prison. La chaîne Hogar TV qui continue de couvrir les événements politiques et économiques du pays alors que la chaîne a cessé d'émettre depuis octobre dernier, ou encore des chaînes qui évitent de payer des impôts ou qui déclarent leurs employés comme salariés des journaux de la presse écrite dont ils sont propriétaires. A cela s'ajoute une opacité grandissante dans la composante des propriétaires de certaines chaînes privées. On ignore d'où vient l'argent des chaînes privées sachant que la gestion de ses télévisions coûterait entre 2 à 3 millions d'euros par an. Pour réussir son pari, le ministre de la Communication va devoir faire le ménage et réduire ces 50 chaînes à une dizaine et améliorer ainsi le contenu de certains programmes. Pour ce faire, il est presque urgent d'installer l'Arav, considérée sur le plan légal comme la plus importante autorité légale pour faire le ménage dans l'audiovisuel. [email protected]