C'est désormais la fin de la récréation pour les télévisions privées. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, l'a officiellement annoncé en s'adressant à ces médias non agréés pour rappeler que les chaînes qui ne disposent pas d'agrément doivent présenter un dossier pour l'obtenir. Précisant qu'en attendant, elles doivent s'abstenir d'émettre. Grine a précisé à ce propos que son département «n'acceptera pas la logique du fait accompli», estimant que cette situation est «comparable à celle d'une personne qui doit, pour entrer dans un pays, obtenir d'abord un visa». Il est vrai que la situation audiovisuelle est quasiment anarchique. La chaîne El Adjwa TV qui émet alors que son directeur est en prison. La chaîne Hogar TV qui continue de couvrir les événements politiques et économiques du pays alors que la chaîne a cessé d'émettre depuis octobre dernier, ou encore des chaînes qui évitent de payer des impôts ou qui déclarent leurs employés comme salariés des journaux de presse écrite dont ils sont propriétaires. A cela s'ajoute une opacité grandissante dans la composante des propriétaires de certaines chaînes privées. Hormis quatre chaînes qui ont déposé leurs dossiers au niveau du ministère de la Communication, comme Ennahar TV Echourouk TV, Dzair TV et Numidia News, la majorité des chaînes continue de maintenir le secret sur leur démarche administrative ou leurs véritables actionnaires. Et pourtant, il existe des chaînes qui souhaiteraient accélérer leur installation en Algérie, mais qui redoutent un refus des autorités locales, c'est le cas de la chaîne Bilad TV et KBC qui sont considérées comme des chaînes plutôt professionnelles techniquement et thématiquement. Mais d'autres chaînes sont à valider dans le paysage audiovisuel algérien comme étant des télévisions à grand potentiel. C'est le cas notamment de Samira TV, Beur TV ou encore El Haddaf TV. Des télévisions qui ont parfois gagné leur place dans le paysage télé algérien, mais qui n'ont pas les moyens d'aller de l'avant. Il est étonnant que jusqu'à maintenant ces télévisions survivent grâce à leurs ressources internes et s'imposent grâce à leur savoir-faire différents dans le traitement des autres télévisions privées. Il est clair qu'avec ce message, le ministre de la Communication Hamid Grine, a voulu mettre un terme à la cacophonie qui existe dans le paysage audiovisuel algérien, comme il a réglé quelques aspects de la réglementation audiovisuelle. Pour réussir son pari il devra faire le ménage et réduire ses 40 chaînes à une dizaine et améliorer ainsi le contenu de certains programmes. Pour ce faire, deux entités sont en train de faire la politique de l'audiovisuel algérien: l'Arav de Miloud Chorfi non encore complétée de ses membres et le ministre de la Communication Hamid Grine qui demeure légalement le seul responsable de la tenue de route des télévisions privées.