La secrétaire générale du PT Le procès opposant Louisa Hanoune, la patronne du PT, à un confrère d'Ennahar, où la diffamation était la star, n'aura rien apporté à la liberté de la presse. Blessée profondément dans son amour-propre, Hanoune, en victime non expiatoire, était venue se jeter dans les bras de Dame Justice, convaincue qu'avec les récentes et profondes réformes, notre magistrature en voie de rajeunissement, ne pouvait qu'être crédible et bienfaisante. Pour ce faire, elle s'était déplacée hier au tribunal de Bir Mourad Raïs, sis cité Saïd Hamdine «flanquée du poids-lourd» du bâtonnat d'Alger, Me Mokrane Aït Larbi. Celui-ci égal à lui-même, se réserva le privilège de démonter les allégations du jeune inculpé qui ignorait tout des procédures judiciaires, de la tenue à la barre, poussant Abdelhamid Bourezg, le président de l'audience à sortir la lourde artillerie: «Inculpé. Ici, la loi veut que le seul à être autorisé à élever le ton, c'est moi», tonne le juge qui faisait preuve d'une vigilance à toute épreuve, surtout lorsque Hanoune a insisté qu'elle n'avait aucun problème avec les journalistes et encore moins les titres. Elle a martelé «que la liberté de la presse ne peut être celle de l'insulte, de l'invective et de la diffamation». Elle était même désolée que cela arrive à un jeune journaliste qui ne la connaît pas ni de près ni de loin. L'inculpé, lui, s'est évertué à rester dans un cadre étroit celui qui fait que Hanoune soit contestée au sein de son parti. Et Bourezg de dégainer plus vite que son ombre: «Ici, on ne fait pas de politique. C'est la justice où seul le droit joue cartes sur table», rugit le magistrat qui suivra la brève, mais efficace plaidoirie de l'avocat de la victime, qui s'étalera surtout sur l'éclaboussement moral de sa cliente et de regretter que de nos jours, les hommes et femmes publics soient l'objet de quolibets écrits ou encore de propos blessants qui n'ont rien à faire ni à voir avec la liberté de la presse. Il réclamera le dinar symbolique et la parution du verdict sur quatre «Une» de quotidiens arabophones et francophones. Comme d'habitude, l'avocat d'Alger s'étalera sur une justice sereine, égale à elle-même et qui se prononce au nom de la loi. Noureddine Kassem, le procureur, réclamera une amende de 50.000 DA, probablement parce que la victime a évité de demander une somme astronomique estimant que l'honneur des Hanoune est à un tel prix. Non, elle a préféré s'arrêter au symbole d'une réparation juste, de quoi estimer que l'honneur est sauf. Dans l'assistance, les adjoints de la victime savouraient de forts moments où Hanoune se défendait comme une lionne. «Normal, je n'ai rien à me reprocher!» avait-elle lancé. Le verdict est en examen.