Le chef de l'Etat a évoqué le second plan de soutien à la relance économique en cours d'élaboration. «La réconciliation nationale, le renforcement et la modernisation de l'Etat ainsi que la poursuite de l'effort de développement économique et social» tels sont les maîtres-mots qui reviennent dans une longue interview accordée par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika au mensuel Arabies. Evoquant ses priorités, le chef de l'Etat a affirmé que celles-ci découlent du programme qu'il a proposé au peuple et sur lequel il a été réélu en avril 2004. Ce programme, rappelle le premier magistrat, s'articule «sur des objectifs dont la réalisation permettra à l'Algérie de résorber la crise qu'elle a subie au cours de la décennie écoulée». Pour atteindre ces objectifs, M.Bouteflika compte mener à terme «le parachèvement de la réconciliation nationale, le renforcement et la modernisation de l'Etat, la poursuite de l'effort de développement économique et social». En plus clair, il s'agit en fait pour le chef de l'Etat «de poursuivre et d'achever le travail accompli lors du premier mandat». Concernant les grands projets d'avenir, le président de la République a annoncé que «le second plan de soutien à la relance économique est en cours d'élaboration» avant d'expliciter que «des arbitrages interviendront incessamment qui permettront de consolider les priorités sectorielles et d'arrêter les objectifs». Au titre de ces priorités, figurent, selon le chef de l'Etat, les projets structurants utiles à l'ensemble de l'activité économique, mais aussi des projets à caractère social comme ceux qui sont liés à l'habitat, à l'éducation, à la formation, à la santé, à l'eau. Il a estimé par ailleurs qu'avec le retour à la paix et à la stabilité à la faveur de sa politique de réconciliation «les Algériens se sont remis au travail». Faisant un bilan de la politique de concorde nationale, M.Bouteflika dira «maints indicateurs sont au vert. La croissance est de retour. Les équilibres macroéconomiques sont satisfaisants. Le service de la dette est supportable. L'investissement progresse. La confiance s'installe. Autant de facteurs qui sont de nature à donner un coup d'accélérateur à la dynamique du développement économique et social». A la question de savoir s'il devait tirer une satisfaction personnelle d'avoir permis à l'Algérie d'être le nouvel Eldorado, le nouveau président honorifique du FLN a déclaré que le mérite revient à « l'ensemble des Algériens. Chacun, à son niveau et selon sa contribution, sera à l'origine de ce «futur Eldorado», comme vous l'appelez. L'Algérie de demain sera ce que tous, conjointement et solidairement, nous voulons en faire. Mon souhait est que l'on se mette collectivement à l'oeuvre». Quant au traité d'amitié entre l'Algérie et la France, le Président Bouteflika a déclaré «nous y travaillons de part et d'autre. A présent que le processus est bel et bien enclenché, il sera conduit à son terme». La politique extérieure de l'Algérie «marquée par une constance dans la coopération et la consolidation de la paix et de la stabilité dans la région, en Afrique et dans le Monde» en référence au conflit du Sahara-occidental, à la relance de l'UMA, au conflit irakien sont également parmi les priorités de son programme. Dans cette optique, le chef de l'Etat a estimé que la hausse des prix du pétrole, facteur de développement et de prospérité, «ne me semble pas une cause potentielle d'une crise majeure» à l'échelle mondiale mais «n'est qu'une conséquence des crises structurelles qui agissent sur l'équilibre politique et économique du monde». Une fois la paix instaurée dans le monde «la question du prix du pétrole ne se posera plus dans les mêmes termes qu'aujourd'hui» a souligné Abdelaziz Bouteflika. Dans cet ordre d'idées, le chef de l'Etat estime que la solution à la crise irakienne «passe par la souveraineté du peuple et l'unité de l'Irak. C'est aux Irakiens de décider librement de leur avenir, sans ingérence extérieure autre qu'éventuellement celle de l'ONU et elle seule».