Elle vise à arracher un soutien des capitales européennes au nouveau président palestinien. La situation au Proche-Orient a été au centre des entretiens, hier, à Downing Street, entre la nouvelle secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et le Premier ministre britannique, Tony Blair. «Nous allons nous entretenir de l'Irak, du Proche-Orient, et d'autres questions, et je suis sûr que ce sera un excellent entretien, constructif», a déclaré M. Blair au début de cette rencontre. Mme Rice, dont c'est la première visite à l'étranger depuis qu'elle a succédé à Colin Powell à la tête de la diplomatie américaine, a tenu à remercier M.Blair pour «le soutien de la Grande-Bretagne alors que nous essayons de répandre la liberté et la démocratie dans le monde, que nous travaillons à soutenir le peuple irakien (...) et que nous essayons d'apporter aux Israéliens et aux Palestiniens la chance d'une paix durable». Ces discussions, les premières de Mme Rice, qui a entamé une tournée en Europe et au Proche-Orient, visent à arracher un soutien des capitales européennes au nouveau président palestinien, Mahmoud Abbas Abou Mazen. La veille de cette visite, la secrétaire d'Etat américaine a appelé jeudi les pays arabes et les autres Etats à relancer leur contribution pour financer les réformes palestiniennes, après l'annonce par les Etats-Unis de l'octroi d'une aide de 350 millions de dollars (270 millions d'euros). Un appel qui intervient après le discours du président G. W. Bush, sur l'état de l'Union, dans lequel il déclarait qu'il allait demander des crédits au Congrès pour financer les réformes politiques, économiques et sécuritaires en Palestine. «Nous devons absolument encourager les autres pays à apporter leur contribution», a affirmé Rice à des journalistes à bord de l'avion qui l'emmenait pour une tournée d'une semaine dans huit pays européens ainsi qu'en Israël et en Cisjordanie. Cependant, a-t-elle indiqué, «l'Union européenne et certains pays du Proche-Orient se sont montrés de bons donateurs». Contrairement à «certains pays dans la région qui n'avaient pas été aussi généreux qu'ils auraient pu l'être». A noter que la tournée de Mme Rice dans la région intervient à quelques jours seulement de la tenue du sommet Abbas-Sharon, prévu le 8 février en cours à Charm El Cheikh, en Egypte. Ce sommet auquel prendront part le président égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie a pour objectif de relancer la feuille de route, après, notamment le respect de la trêve par les factions armées palestiniennes. Mme Rice qui doit avoir des entretiens demain et lundi avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le président palestinien Mahmoud Abbas, à la veille du prochain sommet quadripartite, a salué ce sommet comme une «étape très importante dans ce qui constitue maintenant une série d'étapes qui confèrent une dynamique à la question israélo-palestinienne et aux efforts pour revenir à la feuille de route» Les Américains, de par leur volonté affichée de contribuer au règlement du conflit israélo-palestinien, ont été surtout encouragés par la détermination de M. Abbas de mettre un terme aux actions des mouvements armés palestiniens et par la volonté des Israéliens de coordonner leur retrait prévu de la bande de Gaza. L'administration Bush qui veut s'impliquer pleinement dans son soutien à Mahmoud Abbas, estime à travers sa secrétaire d'Etat qu' «il est temps de voir ce que nous pouvons faire pour soutenir la dynamique qui est apparue dernièrement après l'élection du président Abbas». Toutefois, et concernant l'aide américaine à l'autorité Palestinienne, Rice n'a donné aucun détail sur l'aide de 350 millions de dollars, promise par Bush, sauf pour dire que ce serait en partie une aide directe.