La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice a rejeté, hier, les conseils de son prédécesseur, James Baker, et du Premier Ministre britannique, Tony Blair, sur les moyens de stabiliser la situation en Irak. Dans l'avion la conduisant au Vietnam, avant une escale sur la plus grande base américaine à Ramstein, en Allemagne, Condoleezza Rice a rejeté tout lien entre l'absence de perspectives dans le conflit israélo-palestinien et les violences en Irak, comme l'avait fait la veille le Premier Ministre britannique, Blair. Elle a aussi rejeté catégoriquement les appels attribués à Baker d'ouvrir le dialogue avec la Syrie et le Liban pour obtenir leur aide en Irak. Pour la chef de la diplomatie américaine et personnage de premier plan au sein des néo-conservateurs qui entourent le président Bush, l'Irak n'aurait d'autant pas besoin de progrès dans le conflit israélo-palestinien qu'il est engagé dans son propre combat, en référence aux luttes confessionnelles qui embrasent le pays. Mme Rice ne veut pas dire autre chose que Washington n'est pas près de sacrifier ses liens avec Israël. En effet, sans le parapluie américain, l'Etat hébreu n'aurait jamais pu défier comme il le fait la communauté internationale. Le Premier Ministre britannique, allié le plus proche des Etats-Unis en Irak, s'est prononcé, lundi, en faveur d'un recentrage sur le conflit israélo-palestinien de la politique américaine au Proche-Orient. Blair, qui doit tirer sa révérence en 2007 en abandonnant le 10 Down Street à Gordon Scot, son ministre des Finances et vrai patron du New Labour, a estimé nécessaire d'adopter une politique pour l'ensemble de la région, précisant que cette politique devrait commencer par Israël et les Palestiniens, qui sont le cœur du problème. Il n'y a pas de solution magique pour l'Irak, a, néanmoins, admis Rice, proposant un mélange de prise de responsabilités par les Irakiens dans leur vie politique, dans leur sécurité, et davantage d'aide de leurs voisins pour les aider à traverser leur difficile transition. Mme Rice a également refusé de dialoguer avec l'Iran ou la Syrie, ce que devrait recommander, selon la presse américaine, le groupe d'études sur l'Irak, co-présidé par l'ancien secrétaire d'Etat de George Bush père, James Baker. Elle dit ne rien voir à l'heure actuelle ce qui, dans ce pays, pourrait aider à la stabilisation de l'Irak. Elle fait le même constat pour la Syrie qui, selon elle, paraît les forces de l'extrémisme. Pour l'égérie de Bush, les Etats-Unis, qui n'ont aucun problème à discuter avec leurs ennemis, ne vont pas céder aux pressions. Pourtant, la guerre en Irak aura été l'élément-clé de la défaite du parti républicain de Bush. Condoleezza Rice se retrouve en première ligne pour apporter des idées nouvelles depuis l'annonce, au lendemain du scrutin, du départ du secrétariat à la Défense de Donald Rumsfeld, à qui Bush espère faire endosser la responsabilité des erreurs de l'armée américaine en Irak. D. B.