D'après des spécialistes, la France a beaucoup à gagner en investissements en Algérie. Plus de 120 chefs d'entreprise français se rendront à Alger les 8 et 9 février prochains. La délégation, qui sera conduite par le président du comité Algérie de Medef international, M.Yves-Thibault de Silguy, rentre dans le cadre du «renforcement du partenariat algéro-français», a indiqué l'ambassade de France à Alger, dans un communiqué rendu public. La rencontre, co-organisée avec le forum des chefs d'entreprise, réunira en plus de la délégation du Medef et les membres du forum, la communauté d'affaires algérienne, informe également le communiqué de l'ambassade de France qui souligne que les débats s'articuleront sur la «compétitivité de l'industrie algérienne, la valorisation des potentialités du pays et l'ouverture de l'Algérie à l'international». Il y a lieu de signaler que les 120 chefs d'entreprise français qui devront séjourner dans notre pays, représentent des domaines d'activité très variés, notamment les banques, les assurances, le conseil aux entreprises, la défense, l'aéronautique, les réseaux et systèmes d'information, le bâtiment et travaux publics, l'énergie, les transports, l'hôtellerie, le traitement des eaux, l'environnement, l'industrie pharmaceutique, etc. Si le «partenariat d'exception», prôné jusqu'ici, n'a pas encore vu le jour sur le terrain, il n'en demeure pas moins que la volonté de le concrétiser semble exister bel et bien. Les nombreuses rencontres qui ont eu lieu entre les organisations patronales des deux pays en témoignent. Il reste bien évidemment que les entreprises françaises, qui sont intéressées par notre pays, semblent vouloir toutes les garanties avant de passer à l'acte. En décembre dernier, le directeur général de la branche internationale du Medef, M.Thierry Courtaigne, avait clairement indiqué, dans une déclaration à l'APS, que malgré le cadre économique et juridique qui s'est nettement modernisé ces dernières années, il reste, d'après lui, que des difficultés d'ordre bureaucratique ou bancaire subsistent toujours en Algérie. Néanmoins, M.Courtaigne avait appelé les entreprises françaises à investir en Algérie en signalant que, pour l'heure, 180 seulement opérateurs sont installés durablement dans notre pays. La prochaine rencontre des chefs d'entreprise français avec leurs homologues algériens permettra à coup sûr de débattre de tous les problèmes, mais également de trouver les voies et moyens pour de futurs partenariat, d'autant plus que la volonté politique existe et les relations algéro-françaises ont connu un essor considérable depuis quelques années. A l'approche de la signature du traité d'amitié entre l'Algérie et la France et qui devrait intervenir au courant de cette année 2005, le partenariat algéro-français, en matière économique à la faveur du «dégel» des relations, semble ainsi inéluctable. La décision d'aller vers des «relations privilégiées» a été à maintes reprises annoncée par les plus hautes autorités des deux pays, à leur tête les présidents Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac. Il faut savoir que depuis quelques années, l'Algérie a le vent en poupe et engrange des réserves de change estimées à 40 milliards de dollars. D'après des spécialistes, la France a beaucoup à gagner en investissements en Algérie, située seulement à un peu plus d'une heure de vol de son territoire. D'autant plus que l'Algérie, et dans le cadre du plan de la relance économique du président de la République, 50 milliards de dollars y sont consacrés. C'est dire que les autorités algériennes, de leur côté, n'ont pas lésiné sur les moyens pour relancer l'économie et installer un partenariat multiforme. Pour cela, l'étape de la découverte et de la prospection de l'Algérie doit être dépassée et passer définitivement à la phase de concrétisation. La délégation du Medef et les organisations et associations patronales algériennes, qui devraient se rencontre les 8 et 9 février, sont appelées à trouver les moyens de travailler ensemble dans l'intérêt des deux nations et en respectant les spécificités de chacun.