Il a invité les walis à passer à la concrétisation du projet de 50.000 lots de terrains et une zone d'activité dans chaque commune. Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, n'est pas avec par le dos de la cuillère pour stigmatiser des walis, mettant à l'index certains de ces derniers, accusés d'être «inertes» et «passifs» dans les dépenses et de «manoeuvres» qu'ils observent dans l'élaboration des budgets. De telles accusations ont été adressées par le premier responsable des collectivités locales à l'occasion de la rencontre régionale dédiée à l'évaluation. Une telle rencontre a été marquée par la présence de 13 walis de la partie ouest du pays, des directeurs exécutifs de wilayas, de plusieurs directeurs centraux, secrétaires généraux de plusieurs départements ministériels, etc. Ses dires ont été accompagnés par tant d'autres tout durs à travers lesquels le ministre a mis l'accent sur la nécessité de se prémunir d'une politique implacable dans l'élaboration des budgets tout en mettant en garde contre d'éventuels dépassements. Dans ce sens, et d'un ton interpellant, il les a lancés à l'égard de ses anciens camarades affirmant que «l'ère des transferts de la centralisation des budgets est revenue». Pour le ministre, et tel qu'il l'a laissé entendre, le wali est appelé à initier des projets tout en réussissant la maîtrise des différents éléments entrant dans le cadre de la politique économique entérinée par le gouvernement, la résilience des dépenses. Bedoui fera en ce sens une confession en affirmant qu'«atteindre une telle finalité nécessite encore plus d'abnégation». Pourquoi donc tancer de telle sorte les premiers magistrats des wilayas, les walis? Le ministre considère que des walis n'ont pas réussi dans le développement économique malgré la levée de tous les obstacles et autres bureaucraties entravant leurs démarches. Sur sa lancée, il n'a pas omis de stigmatiser les lenteurs observées dans les délivrances des actes permettant de passer rapidement à l'investissement et ce, dans le cadre de la régularisation et de l'assainissement du foncier en l'accordant aux véritables porteurs de projets et autres investisseurs créateurs de richesse et d'emplois. Nouredine Bedoui a usé d'un verbe cru en mettant en garde ses anciens camarades qu'il a qualifiés de walis-employés. D'un ton sec, il dira dans ce chapitre bien nommé que «le wali ne voulant pas travailler n'a qu'à s'en aller». Un tel appel a son pesant d'or étant donné que le ministre répond sans aucun doute à un agenda bien précis: faire de la wilaya un terreau où l'investissement sera inéluctablement florissant. C'est du moins ce qu'il a laissé entendre tout au long de son intervention en instruisant les walis présents, tout en les invitant à dépasser les «comportements révolus» d'antan. «Aucun wali n'a le droit de refuser un quelconque projet», a-t-il plaidé. C'est dans ce cadre que Bedoui a invité les walis à passer à la concrétisation du projet de 50.000 lots de terrains et une zone d'activité dans chaque commune. Le directeur central du ministère de l'Intérieur, Romani, a laissé pantois plus d'un en fournissant des chiffres tout aussi ébahissant sur la réalisation effective des projets lambda dont le taux ne dépasse pas le taux de 7,3% au niveau national et 5,3% au niveau des wilayas de la partie ouest du pays. Comme il a évoqué le projet portant sur la création de nouvelles zones d'activité, projet auquel un montant de 50 milliards de dinars a été alloué. Jusque-là, le taux de consommation de cet important crédit ne dépasse pas 27%.