Une pause s'impose... La Fonction publique ordonne le gel de l'opération d'étude de dossiers de départ à la retraite proportionnelle. Le gouvernement ne compte pas réviser le système de retraite, il a déjà entamé l'application de l'une des recommandations phares de la réunion de la tripartite du 5 juin dernier, à savoir l'abrogation de l'ordonnance 97-13, fixant les modalités et les conditions de départ à la retraite anticipée ou proportionnelle. Dans une instruction de la direction de la fonction publique, datée du 11 juin, destinée au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, l'ordre est donné pour l'accélération de l'application de cette décision, d'une manière «graduelle» et «intelligente», pour ne pas irriter les partenaires sociaux du gouvernement. La première phase entamée par le gouvernement dans ce sens, est celle du gel de l'opération de l'étude de dossiers de départ à la retraite proportionnelle. Une décision qui est considérée par les partenaires sociaux du gouvernement comme le début de l'annulation de cet acquis le plus important de la lutte ouvrière en Algérie. Les acteurs sociaux montent au créneau et menacent de perturber la prochaine rentrée sociale, en insistant sur la nécessité de la mobilisation de tous les travailleurs pour la protection et la sauvegarde de ce droit. Les syndicats de l'éducation, de la santé, de l'administration publique, et les travailleurs de Sonatrach au Sud montent au créneau et s'apprêtent à se défendre bec et ongles pour cet acquis arraché après tant d'années de lutte, et qui est, aujourd'hui, menacé par une simple décision du gouvernement soutenu par l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Le vent de la contestation a gagné d'autres secteurs d'activité, notamment au sud du pays où des dizaines de travailleurs des bases pétrolières ont observé des sit-in à Ouargla pour exprimer leur mécontentement et dénoncer cette atteinte au droit des travailleurs. Les contestataires sont bien déterminés à aller jusqu'au bout dans leur action qui vise à faire barrage à cette décision du gouvernement, en refusant ce projet qui est une régression face à un acquis arraché par la force et la lutte. Dans des communiqués publiés hier, les syndicats de l'éducation indiquent qu'ils useront de toutes leurs forces et des «armes» légales en vigueur pour défendre ce droit. Les syndicats attendent la présentation du projets de Code du travail pour annoncer leur plan d'action.