Les forces irakiennes s'efforçaient hier de déloger les combattants du groupe Etat islamique (EI) de leurs dernières poches de résistance dans leur bastion de Falloujah, dont la perte marquerait l'un des plus importants revers infligés aux jihadistes en Irak depuis plus de deux ans.Revigorées par leur percée à Falloujah, à 50 km à l'ouest de Bagdad, les forces armées ont repris leurs opérations autour de Mossoul, le dernier grand bastion de l'EI en Irak que le Premier ministre Haider al-Abadi a promis de «libérer très prochainement». Même si Falloujah n'a pas été encore entièrement reconquise, elle constitue la dernière en date des batailles perdues par l'EI qui a vu se rétrécir ces derniers mois son «califat» proclamé il y a deux ans sur les territoires occupés en Irak et en Syrie. Au lendemain de la prise du centre de Falloujah et du principal QG gouvernemental sur lequel elles ont hissé le drapeau national, les forces d'élite «continuent d'avancer pour libérer les quartiers Nord» de la ville, où se sont redéployés les jihadistes, selon le commandant Abdelwahab Saadi. Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), la débandade de l'EI à Falloujah a entraîné un exode massif avec la sortie de quelque 20.000 civils de la ville en seulement quelques heures vendredi dernier. L'EI a enregistré de minimes succès militaires sur le terrain en Syrie et en Irak ces derniers mois, mais les batailles pour reprendre Mossoul et la ville de Raqqa, capitales de facto de l'EI, changeraient véritablement la donne. «Leur perte (pour l'EI) signifierait la perte des illusions sur le califat», estime un analyste du groupe Soufan.