Le ministre a reconnu les insuffisances de financement dont souffre son secteur. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M.Smaïl Mimoun, a annoncé que son secteur sera doté prochainement d'une institution financière lui permettant de se refinancer, réinjecter et de recycler les résultats positifs du produit sectoriel net. Intervenant hier, au cours d'une conférence de presse animée en marge des premières assises nationales de la pêche et de l'aquaculture, Smaïl Mimoun a reconnu les insuffisances de financement dont souffre son secteur. Cependant, «cette entrave sera bientôt dépassée grâce notamment à la souscription financière au plan de relance économique initié par le président de la République». En ce sens, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a bénéficié d'une enveloppe budgétaire de 9,5 milliards de dinars. Mais cela reste insuffisant comparativement, bien entendu, aux aspirations du premier responsable du secteur. En effet, dans les années à venir, Smaïl Mimoun estime, dans le cadre du renouvellement de la flottille maritime, acquérir 2000 bateaux de pêche, tous genres confondus. Aussi, il s'est fixé comme objectif de créer pas moins de 50.000 postes d'emploi. Ainsi en bon rameur, le ministre de la Pêche compte bien explorer le large en surface et en profondeur. Pour cela, dans le cadre de la revalorisation et la promotion de son secteur, il a évoqué la remise en marche de l'Entreprise de construction et de réparation des navires (Ecorep) qui est à l' arrêt, faut-il le souligner, depuis 1993. Néanmoins, pour remettre sur pied une société d'une telle envergure, le ministre a indiqué qu'il a fallu la doter d'une enveloppe budgétaire de 200 millions de dinars. «Ainsi, grâce à ce plan de restructuration, nous avons pu préserver 500 emplois», a estimé M.Mimoun. Toutefois, le conférencier a indiqué que, malgré les efforts consentis, cela reste insuffisant, notamment la situation du domaine de la pêche en Algérie, qui est une pêche côtière et artisanale. Cet état de fait a eu un impact négatif sur la production nationale en poisson. Et cette influence se traduit par les prix de cet aliment qui ne cessent de grimper. Il convient de souligner que le ratio de consommation en Algérie est de 5,2 kg/habitant/an. Cette «moyenne sera à la hausse d'ici à 2007, pour atteindre 6,2 kg/habitant/an. Il est vrai que nous sommes loin des normes internationales, mais nous sommes dans la bonne voie», a indiqué M.Mimoun. Pourtant, l'Algérie, forte d'une façade maritime de quelque 1280 km, d'une superficie estimée à 9,5 millions d'hectares et d'un stock halieutique évalué à 280.000 tonnes, se devra de promouvoir ce secteur rentable pour l'économie nationale. Néanmoins, selon le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, «l'Algérie ne doit pas uniquement compter sur l'exploration du large, mais on doit chercher d'autres ressources et moyens de production». Pour ce faire, l'aquaculture s'avère, selon Smaïl Mimoun, la solution la plus adéquate. D'autant plus que l'expérience tentée dans les régions du sud du pays commence déjà à porter ses fruits.