L'Algérie dispose de quelque 205.500 ha de surfaces profondes chalutables encore vierges. Il y aura du poisson pour tout le monde, a déclaré hier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Mais cette bonne nouvelle ne se réalisera qu'en 2007, année où seront évalués tous les résultats induits par l'actuelle réorganisation du secteur de la pêche qui a présentement à sa tête un homme qui connaît son affaire. S'appuyant sur une étude espagnole, effectuée en partenariat avec notre pays, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M.Smaïl Mimoune, a annoncé le chiffre de 187.000 t de stock de poisson bleu pêchable. Cette étude qui permet l'évaluation, la prospection, l'estimation et la détermination des ressources halieutiques à l'échelle des eaux sous juridiction algérienne révèle également quelque 205.500 ha de surfaces profondes chalutables encore vierges, pour n'avoir jamais été exploitées. Elles viennent s'ajouter aux 14 millions d'hectares de fonds côtiers. Pas moins de 26 espèces de poisson commercialisables y ont été répertoriées. La densité de ces ressources diminue à mesure que l'on s'oriente vers l'est. Entre Béjaïa et El Kala, ce phénomène serait dû au courant atlantique qui draine le phytoplancton dont est friande la faune marine et dont l'intensité s'estompe au fil des miles marins s'enfonçant vers l'Est algérien. Ces données «prometteuses et probantes» qu'offre l'étude entamée au mois de mai, surclasse les précédentes, particulièrement celle de 1974, 1979 et 1982, date ou notre stock de poisson était alors estimé à seulement 100.000 tonnes. Ainsi les 87.000 t de réserves disponibles ainsi mis au jour impliquent d'importants impacts socioéconomiques pour le secteur de la pêche longtemps resté en jachère puisque ce n'est qu'en 1999 que ce département stratégique a commencé à retrouver la véritable place qui lui est dévolue. Notamment grâce à un plan de relance économique. Pour prétendre à une production supplémentaire effective, il sera question d'injecter une nouvelle flottille de pêche, entre sardiniers de gros et moyen tonnages, chalutiers et thoniers, ce qui se traduira, relève M.Smaïl Mimoun par la création de 10.500 nouveaux postes d'emploie directs et 3000 autres indirects. L'effort de pêche signifiera également l'optimisation des capacités des infrastructures portuaires. Voire en construire d'autres. Le ministre de la Pêche promet, entre-temps, de mettre du poisson dans l'assiette de chaque Algérien en mettant incessamment des mécanismes et des règles devant régenter la commercialisation du poisson.