L'hôtel El Djazaïr (ex-Saint Georges) a abrité, hier, un séminaire sur le processus d'octroi de crédit aux PME par les banques algériennes. Organisé par l'Institut international de management (Insim) et parrainé par le ministre des PME et de l'Artisanat, le séminaire a rassemblé un nombre assez important de responsables d'entreprises (privées et publiques) en plus des responsables d'associations patronales, à l'image de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), représentée par son président et son secrétaire général. Lors de son intervention, le ministre des PME et de l'Artisanat, qui a tenu à être personnellement présent au rendez-vous, en rappelant que les PME sont une composante essentielle de l'économie dans tous les pays, soulignera que, du coup, elles ne peuvent rester à l'écart du mouvement de globalisation. A ce sujet, le ministre dira que les entreprises en général, la PME en particulier, sont confrontées à de nouveaux problèmes financiers liés au processus de croissance, lesquels doivent être, a-t-il dit, affrontés dans une nouvelle optique, non seulement comptable, mais en renforçant la fonction interne de la finance et en introduisant des instruments adéquats pour mesurer et gérer les risques. Selon le ministre, la question du financement des PME en général, et l'accès au crédit bancaire en particulier demeure une des préoccupations majeures dans les démarches initiées par les pouvoirs publics. A ce sujet, il affirmera, concernant l'évolution du taux de financement du secteur privé, qu'il est passé de 108,6 milliards de dinars en 1997 à 587,2 milliards de dinars en 2003. Néanmoins, le ministre avoue franchement que les PME rencontrent toujours des difficultés pour accéder aux crédits bancaires. Les difficultés se situent, explique-t-il, à plusieurs niveaux, notamment en «l'absence d'institutions financières spécialisées et de produits de financement adaptés aux spécificités de la PME (leasing, gestion du risque de change...), l'accès aux crédits bancaires, rendu difficile par une centralisation dans le traitement des dossiers de crédits, le niveau des garanties (parfois excessif) exigé par les banques et l'incapacité des promoteurs à y faire face, etc.». Bref, pour y remédier, le ministre a indiqué que des efforts sont déployés par les pouvoirs publics, ce qui a permis, d'après lui, de mettre en place certains instruments financiers qui permettraient à terme de propulser le secteur bancaire en direction de la PME. La création d'un fonds de garantie va justement dans ce sens, signalera le ministre de la PME et de l'Artisanat, qui suggérera, dans le même sillage, que le système bancaire, de son côté, devrait s'impliquer plus qu'il ne le fait actuellement dans le financement des PME afin de développer un système de gouvernance spécifique. Enfin, il y a lieu de signaler que plusieurs communications ont été données lors du séminaire par des experts européens du Meda, notamment sur l'approche risque-rentabilité du crédit aux PME, la filière crédit d'une banque commerciale et enfin les principaux outils d'analyse du risque de crédit pour la clientèle PME.