Neuf banques et institutions financières participent dans un premier temps à ce système de paiement interbancaire. Face à la nouvelle donne économique à laquelle l'Algérie doit se conformer, à savoir l'adhésion à l'OMC, la ratification de l'accord d'association avec l'Union européenne, les banques algériennes se devaient de procéder à une refonte profonde de leurs moyens de paiement. Dans un pays où le paiement interagence, voire interbancaire, demeure encore archaïque d'autant que les banques algériennes sont loin de répondre aux normes internationales exigées par l'économie de marché et dans le but de répondre à une meilleure fluidité, la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) vient d'innover en lançant le paiement par carte interbancaire (CIB) pour la fin du mois en cours. L'objectif de cette forme de paiement est de développer la monétique dans le pays et de faire de la carte bancaire le premier instrument des paiements. Dans un premier temps, l'opération concernera neuf banques et institutions financières. Il s'agit de la BNA, de la Badr, du CPA, de la BDL, de la BEA, de la Cnep-Banque, d'Algérie Poste, de la Cnma et de la Banque Al Baraka. L'opération s'étendra ensuite à partir d'avril prochain à d'autres institutions financières telles l'ABC-Algeria, BNP-Paribas Al-Djazaïr et la Société Générale-Algérie en émettant des cartes de paiement. «La solution monétique installée à la Satim, repose sur une infrastructure de paiement sécurisée et totalement compatible, de bout en bout, avec la norme EMV (Europay Mastercard Visa), permettant ainsi de se prémunir de toute tentative de fraude connue à ce jour, et de démarrer le paiement en conformité avec les standards internationaux en la matière», a précisé dans un communiqué la Satim. Cette opération permettra aux différentes institutions financières d'émettre et d'assurer l'acquisition des cartes internationales via la Satim en tant qu'opérateur technique, conformément à la réglementation en vigueur. Pour tester le bon fonctionnement de cette forme de paiement, il a été décidé de limiter cette opération à la région d'Alger avant de la généraliser à l'ensemble du pays. En outre, l'opération doit s'effectuer en deux phases. La première, d'une durée d'un mois, «portera sur la conduite des opérations en temps réel et la réalisation des transactions de paiement par 200 porteurs auprès d'un nombre limité de commerçants», souligne la Satim. La seconde phase verra l'opération s'étendre à 1500 commerçants et 50.000 porteurs et doit durer jusqu'à juillet prochain. La Satim précise qu'en plus des 300 distributeurs automatiques de billets déjà existants, 500 autres distributeurs doivent être acquis par les banques et Algérie Poste et seront également intégrés au réseau monétique interbancaire. D'un autre côté, l'installation des terminaux de paiement électronique auprès des commerçants sera étendue, au fur et à mesure, pour atteindre 10.000 terminaux et un million de cartes avant la fin de l'année 2006. La Satim souligne, en outre, que les CIB émises sont des cartes à puce qui «assurent la sécurité dans le déroulement des transactions de paiement». Pour information, les visuels des deux types de carte (classique et Gold) qui seront émises sont uniformes pour toutes les banques participantes et porteront, en plus du logo CIB, le logo de la banque émettrice de la carte. Pour ce qui est du paiement international, il sera pris en charge, durant le troisième trimestre de cette année, par la connexion du serveur de la Satim aux organismes internationaux Visa et Mastercard. En pratique, ces cartes permettront aux porteurs d'effectuer des achats de produits et services, dans les différents commerces, telles l'hôtellerie, la restauration, les supérettes, les pharmacies, les stations d'essence, les agences de voyages et le paiement de factures (téléphone, électricité, eau et gaz). Ainsi, dans un avenir proche il sera possible, par exemple, pour le détenteur d'une CIB d'acheter avec cette carte... un paquet de cigarettes.