13 syndicats de différents secteurs constituent le front contre l'abrogation de l'ordonnance 97-13. Le front d'opposition à la démarche du gouvernement visant l'annulation de la retraite proportionnelle, est né dans les locaux de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). Des syndicats des secteurs de la santé, de l'éducation, de l'administration publique, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont mis en garde le gouvernement contre la mise en oeuvre d'une telle décision nuisible. «Toucher aux acquis sociaux des travailleurs est une ligne rouge à ne pas franchir et dans le cas contraire le gouvernements se préparera à la gestion d'une nouvelle vague de protestations», lit-on dans leur communiqué.Pour les contestataires, le gouvernement avec son allié traditionnel, l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), se sont entendus pour faire passer cette décision de la «honte». Pour le gouvernement, les participants à la 19e tripartite, ont admis à l'unanimité, et ont exprimé leur totale adhésion à l'abrogation des textes relatifs au départ à la retraite sans conditions d'âge, et que le maintien de ce dispositif entraîne des conséquences dommageables aussi bien aux équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite (CNR) qu'à l'outil de production qui enregistre chaque année d'importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines, notamment les plus qualifiées dans un dispositif qui s'est avéré souvent inégalitaire. Pour lui, l'ordonnance instituant le départ à la retraite sans condition d'âge était faite dans une conjoncture particulière de mise en oeuvre du programme d'ajustement structurel, à titre transitoire, pour atténuer les effets induits par les fermetures d'entreprises, des compressions d'effectifs qui ont eu lieu durant les années 1990. D'ailleurs, ce dernier n'a pas trop tardé pour instruire le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, de freiner l'opération de l'étude des dossiers de départ à la retraite proportionnelle. Même si la Caisse nationale de retraite (Cnr) a démenti cette information, le document daté du 11 juin dernier de la direction générale de la Fonction publique destiné au ministère du Travail indique bel et bien que le gouvernement est sur la voie de l'annulation de la retraite proportionnelle.En effet, depuis cette date le front social est monté au créneau, et appelle à la mobilisation pour la sauvegarde du plus important acquis de la classe ouvrière en Algérie, à savoir la «retraite proportionnelle» dont le gouvernement prépare «discrètement» son annulation, et ce, à travers l'amendement de la «loi sur le travail sans consultation, ni concertation avec les syndicats autonomes qui sont aujourd'hui, la première force ouvrière en Algérie» lit-on dans le communiqué. Ils exigent du gouvernement de les impliquer dans l'élaboration et l'enrichissement de la mouture de la nouvelle loi sur le travail. De son côté, le gouvernement a ordonné la mise en place d'un groupe de travail qui veillera à la mise en oeuvre de cette recommandation phare de la tripartite. Un message contesté par les syndicats qui affirment que «la précipitation dans l'application d'une telle décision marquera le retour des mouvements de protestation dans tous les secteurs d'activités», ajoute la même source.