La décision annoncée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de la dernière tripartite s'agissant de la fin de la retraite proportionnelle et anticipée, fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans, ainsi le nouveau projet de loi modifiant l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge, est actuellement au centre d'un large débat au sein des syndicats autonomes de l'ensemble des secteurs d'activités. Le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, a déclaré, lors d'une conférence de presse tenue, hier au forum du quotidien El Mihwer, qu'au niveau du SNPSP, «nous considérons que les décisions ont été précipitées. Nous déplorons le fait que nous n'avons pas été associés à ce débat et au niveau de la concertation ni au niveau de la négociation, tout simplement parce qu'on a été absent au niveau de la tripartite». Selon lui, «c'est une démarche qui reste constante du gouvernement et du pouvoir public». «Nous ne pouvons pas cautionner cette démarche relative à l'abrogation de l'ordonnance présidentielle qui a ramené l'âge de départ à la retraite à 60 ans, tout simplement, sur le principe que nous n'avions pas été consultés, et aussi parce qu'il y a d'autres solutions». «Au vu de la situation de crise que vit le pays, c'est une mesure logique et salutaire, qui permettra d'atténuer les déficits de la CNR. Mais l'effet de la décision ne pourra être que temporaire, si cela n'est pas accompagné de la mise en place d'une réelle économie productive», a-t-il estimé. Par contre, le président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a indiqué que l'Unpef rejette cette mesure du gouvernement, rappelant qu'elle reste attachée à la retraite proportionnelle et anticipée, conformément au décret présidentiel 97-13 du 31 mai 2013, complété par la loi 12/83. Selon le président de l'Unpef, «un enseignant ne peut pas rester comme étant un simple enseignant jusqu'à l'âge de 60 ans, à sa soixantaine, il doit être au moins un formateur ou un encadreur». Par ailleurs, il a souligné que l'Unpef est en concertation avec d'autres syndicats pour essayer de mettre en place un front. «Une réunion a été tenue samedi dernier avec la participation de 13 syndicats. Une prochaine réunion se tiendra le samedi prochain, nous nous attelons à préparer des réactions dont la protestation à court terme et à moyen terme». «Si les choses restent telles qu'elles sont, nous constituerons un front protestataire à la rentrée sociale», a-t-il fait savoir. Selon l'expert économique, Fares Mesdour, le fonds de retraite risque d'enregistrer un déficit de 2,17 milliards de dollars, pour cela, il propose «d'opter sur une baisse sur les impôts sur les bénéfices des sociétés (IBS), à raison de 4% afin d'utiliser ces 4% pour régulariser le déficit que risquent les caisses de retraite». «C'est une solution efficace et économique au lieu d'opter pour des solutions sociales», a-t-il signalé.