Le président de cette autorité, Zouaoui Benamadi, n'est pas un ovni dans la galaxie médiatique algérienne. Communicant, excellent animateur des médias, l'homme a un riche parcours et une longue expérience dans la gestion. La diffamation, le chantage, les appels à la violence et à la fitna. Ces mots clés ont été prononcés avec force hier par le Premier ministre pour rappeler qu'ils seront fermement combattus et sanctionnés. «Les actes de diffamation, de chantage, et d'appels à la violence et à la fitna seront également et fermement combattus et sanctionnés», a déclaré Abdelmalek Sellal lors de la cérémonie d'installation des membres de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). Brandissant ainsi le glaive de la loi, le Premier ministre a cependant insisté sur le fait que le gouvernement et l'Autorité de régulation. «soutiendront et seront aux côtés des médias qui s'inscriront dans cette démarche vertueuse dans le respect de la loi et de la liberté d'information et d'expression». Cette même loi «sera strictement appliquée pour protéger les droits des journalistes et des artistes qui travaillent et travailleront dans ce domaine, veiller au respect de la législation et de la réglementation en vigueur et sévir en cas d'atteinte à la mémoire collective aux référents religieux, à l'identité nationale ou à la cohésion de la société algérienne», a-il affirmé. L'Arav «est un organe indépendant dont l'action n'est encadrée que par les seules dispositions de la loi», a-t-il déclaré. «Aussi, nous attendons de ses membres une action volontariste pour veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle, à l'impartialité, à l'objectivité, à la transparence, à la promotion des langues nationales, et au respect des valeurs et des principes de la société algérienne», a ajouté le Premier ministre. La cérémonie d'installation de l'Arav, qui est présidée par Zouaoui Benamadi, s'est déroulée au Palais du gouvernement, en présence de membres du gouvernement et de responsables du secteur de la communication. Un grand chantier dans un domaine où l'Algérie tâtonne, hésite et se montre très réticente. Le président de cette autorité, Zouaoui Benamadi, n'est pas un ovni dans la galaxie médiatique algérienne. Communicant, excellent animateur des médias, l'homme a un riche parcours et une longue expérience dans la gestion. Ce natif de Sidi Khaled (ex Palissyer), une localité de la wilaya de Sidi Bel Abbès, a été journaliste et rédacteur en chef à La République, puis directeur du célèbre hebdomaire Algérie Actualité, directeur de l'information à l'APS, avant d'être nommé directeur général de la Radio nationale de 2002 à 2006 et enfin directeur de l'Agence algérienne des projets culturels et membre du comité d'organisation du Festival culturel d'Alger. Mais la dernière tâche qui lui a été confiée en tant que président de l'Arav intervient dans un contexte politico-médiatique très agité. L'audiovisuel vit une crise en Algérie, notamment avec l'affaire du rachat du groupe El Khabar, le cas de la chaîne de télévision KBC du même groupe et la décision des autorités du pays d'assainir le secteur de l'audiovisuel trop pollué par un pullulement de chaînes de télé. C'est dans cette perspective d'ailleurs, que le chef de l'Exécutif, Abdelmalek Sellal, a ordonné à son ministre Hamid Grine de «faire le ménage» parmi les chaînes de télévision qui opèrent en Algérie. L'Arav n'a «ni adversaires ni ennemis» dans le secteur de l'audiovisuel, a affirmé M. Benamadi, ajoutant que cet organe compte travailler avec ces médias comme des partenaires. «En tant qu'institution nouvelle, nous n'avons ni adversaires ni ennemis. Nous allons voir en chacun et chacune des institutions de l'information, plutôt un partenaire avec lequel nous allons travailler et avancer», a déclaré à la presse M.Benamadi, en marge de l'installation des membres de l'Arav. Il a ajouté qu'il allait essayer de faire un état des lieux de la situation de l'audiovisuel, relevant qu'«ensuite il y a tout simplement l'application de la loi». «L'application de la loi peut être faite de manière mécanique. Mais elle peut se faire avec une certaine douceur et une certaine façon d'agir. Je pense (...) que tout le monde sera convaincu que c'est une institution utile et qu'elle est devant une mission extrêmement difficile et sensible, mais pas impossible», a-t-il soutenu. S'agissant de l'anarchie caractérisant le secteur de l'audiovisuel, le président de l'Arav a indiqué que «l'anarchie était une forme de vie, car ce secteur est un segment nouveau dans la vie de la démocratie en Algérie». «Le problème (de cette anarchie) c'est de laisser que ça perdure. Il ne faut jamais accepter qu'il y ait une situation de non- droit dans quelque domaine que ce soit», a-t-il dit. M. Benamadi a cependant indiqué que le secteur de l'audiovisuel (public et privé), comportait un grand nombre de gens de talent, de science et de connaissance, ajoutant que «nous finirons par trouver son équilibre et nous serons là pour l'accompagner». L'Arav est une institution prévue par la loi relative à l'activité audiovisuelle, adoptée par le Parlement en 2014, afin de réguler le champ audiovisuel en Algérie et consolider la mission du service public. Cette Autorité indépendante assumera ses prérogatives à la fois en tant que garante et gardienne de la liberté d'exercice du métier. En matière de contrôle, l'Autorité doit, entre autres, veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support, s'assurer du respect des quotas minimums réservés à la production audiovisuelle nationale et à l'expression en langues nationales. Président: -Zouaoui Benamadi, journaliste, communicant, gestionnaire d'organismes publics Membres: -Zahir Ihaddadène, journaliste, historien - Zaïm Khenchelaoui, anthropologue, chercheur - Abdelmalek Houyou, haut fonctionnaire, gestionnaire d'organismes publics - Dr Ahmed Bayoud, universitaire, haut fonctionnaire -Aïcha Kassoul, professeure, universitaire, diplomate -Zouina Abderrezak, professeure des universités -El Ghaouti Mekamcha, professeur des universités et ancien ministre de la Justice