Le boycott du Parlement par certains ministres fait partie des remarques soulevées par de nombreux intervenants. Les députés vident leur sac. Le débat sur le projet portant fonctionnement du Parlement et sa relation avec le gouvernement était l'occasion pour les élus du peuple de critiquer le gouvernement. Le retard dans les réponses, l'absence de présentation du plan de gouvernement et la déclaration de politique générale, le boycott du Parlement par certains ministres, ce sont autant de remarques soulevées par de nom-breux députés. «Certains ministres ne sont jamais venus aux plénières», a martelé le député FLN, Lyes Saadi qui a mis l'accent sur la crédibilité de l'Assemblée. «Il faut respecter l'institution parlementaire», a-t-il affirmé. Son collègue Sadaoui Slimane a également dénoncé le comportement de certains membres du gouvernement qui tournent le dos à l'institution de l'Etat. On ne comprend pas comment un ministre de la Défense et celui des Affaires étrangères ne sont jamais venus devant les députés pour présenter les projets de loi et exposer leur politique», a-t-il affirmé en estimant que cela est un mépris pour les élus du peuple. Le député Youcef Naht a été très critique dans son intervention en appelant justement à rendre à l'institution législative sa crédibilité. «Le problème n'est pas dans les lois, mais plutôt dans l'application», a indiqué ce député FLN en appelant toutefois les responsables concernés à faciliter la tâche devant les députés pour qu'ils puissent exercer réellement leurs prérogatives. Lamine Osmani, député indépendant a souligné que les membres du gouvernement doivent faire preuve de respect envers l'assemblée qui est une institution crédible. Ce dernier a contesté la décision interdisant au député Missoum Tahar de prendre la parole. «L'institution parlementaire ne doit pas obéir aux ordres de certains responsables», a-t-il insisté. Les députés de l'opposition n'ont pas été tendres. Irrités par l'expédition des projets de lois, ces derniers estiment que ce texte n'apporte rien de nouveau. «C'est de la poudre aux yeux», a carrément déclaré Lakhdar Benkhelaf, du Front de la justice et du développement. «Les lois des réformes ont beaucoup régressé en matière d'acquis démocratique», a-t-il affirmé en précisant que le gouvernement a toujours la priorité sur le Parlement. Pour lui, malgré l'introduction de l'article portant sur l'obligation du gouvernement de présenter le plan d'action politique et sa déclaration de politique générale devant les députés, mais il n'y a aucune conséquence sur lui, dans le cas où il ne le présente pas. Naâmane Laouer de l'Alliance de l'Algérie verte lui a emboîté le pas. «Le député n'a aucun poids à exercer sur le gouvernement pour qu'il présente son plan d'action», a-t-il déploré en rappelant que malgré la persistance de l'opposition qui revendiquait à chaque fois le bilan, le gouvernement a fait la sourde oreille. «Ce projet de loi n'a pas apporté de nouveaux outils qui permettent aux députés de contrôler le gouvernement», a-t-il conclu. La députée du Parti des travailleurs, Rahima Benbessa a, de son côté, dénoncé la programmation de plusieurs travaux à la fois. «On est complètement désorientés, on assiste aujourd'hui à un débat sur un projet important et en même temps on doit défendre nos amendements au sein des deux commissions juridique et économique». Avec ce rythme, précise cette élue, le Parlement est réellement une chambre d'enregistrement. Cafouillage au SEIN de la commission juridique. Des députés dénoncent la loi électorale Les travaux d'examen du projet portant sur le régime électoral ont été marqués mardi soir par une tension sans précédent. Des députés de l'opposition ont quitté la commission avant la fin des travaux en guise de contestation des articles 73 et 94 du projet de loi électorale qui concernent les conditions de participation aux élections. Représentant le parti des travailleurs, le Front de la justice et du développement, l'Alliance de l'Algérie verte, Nahda et Islah, les députés étaient unanimes à dénoncer l'expédition des projets de lois qui sont d'une grande importance. «L'APN est en train de brader les textes de lois sous le motif de l'urgence, mais cela vise à exclure l'opposition du débat», a soutenu Youcef Khebaba, député de l'Alliance de l'Algérie verte.