La suspension de départ à la retraite anticipée et l'abandon des projets de développement sont des décisions meurtrières. La décision des pouvoirs publics de vouloir revoir l'âge légal du départ à la retraite et la suspension de la retraite anticipée, est une mesure arbitraire et infondée, a jugé Louisa Hanoune hier à l'occasion de la présentation du rapport d'ouverture de la commission ouvrière de son parti réunie à Zeralda à Alger. Arbitraire, explique la patronne du PT, parce qu'elle va à l'encontre des intérêts des travailleurs. Et infondée, dira Hanoune, parce que l'argument de l'incapacité de la Caisse nationale des retraites (CNR) de supporter ces départs à la retraite anticipée avancé par le gouvernement, est non-convaincant, et ce, dans la mesure où le déséquilibre de la CNR n'est pas dû au départ à la retraite anticipée, mais est bel et bien le résultat du taux important du chômage et du licenciement massif des travailleurs par le secteur privé, a-telle précisé. Les solutions pour rééquilibrer la situation financière de la CNR, selon elle, sont nombreuses. L'ouverture de nouveaux postes d'emploi aux jeunes diplômés, soutien du Trésor public, le recouvrement des 75 milliards de DA de dettes auprès des entrepreneurs et des hommes d'affaires dus aux impôts impayés, le recouvrement des 5 milliards de dollars prêtés au Fonds monétaire international (FMI), l'annulation de l'Accord d'association économique avec l'Union européenne qui coûte plus d'un milliard de dollars annuellement pour l'Etat. Pour Louisa Hanoune, l'objectif de la suppression de départ à la retraite anticipée pour ne pas ouvrir de nouveaux postes budgétaires, est la fragilisation des syndicats des travailleurs lesquels sont devenus une force incontournable capable de mobilisation. Cela avant d'ajouter que le départ à la retraite anticipée est un droit mondialement reconnu pour les travailleurs et l'âge limite de départ à la retraite dans certaines pays comme le Brésil est totalement inexistant. «Le travailleur dans ce pays peut faire valoir ses droits à la retraite une fois qu'il se sent fatigué»,a-t-elle dit. Par ailleurs, en commentant la dernière décision du gouvernement prise par le ministre de l'Intérieur à l'adresse des collectivités locales les exhortant pour rappel, à compter désormais sur leurs propres moyens pour financer leurs projets de développement, Louisa Hanoune dira que cette décision, est meurtrière. Elle va pousser les APC qui sont pour la plupart pauvres et sans ressources à vendre les biens et les infrastructures publics(crèches, piscines) dont elles disposent pour pouvoir se prendre en charge. Et d'avertir: «Avec cette décision ce sont plus de 500.000 fonctionnaires des APC qui risquent le licenciement.» «Ladite décision va creuser davantage les écarts entre les communes et créera une sorte de citoyens des communes riches et des citoyens des communes pauvres.» Evoquant l'abandon par le gouvernement de la réalisation de 5000 projets de développement, Louisa Hanoune dira que rien ne justifie une telle décision, sinon la phobie qui s'est emparée de lui. «Le pays n'est pas aussi menacé par la crise. Le gouvernement exagère», a-telle ajouté. Sur un autre plan, en évoquant l'affaire du journal El Khabar et la chaîne KBC, Hanoune dira que le gouvernement et le ministère de la Communication n'ont pas à s'immiscer dans cette affaire. «C'est le rôle de l'Autorité de régulant de l'audiovisuel (Arav). Qu'ils la laissent faire son travail»,a-t-elle conclu.