Cette nouvelle mesure qui oblige les transporteurs à mobiliser deux conducteurs au moins pour les trajets de plus de 600 km est-elle la bonne solution pour mettre fin au carnage routier? Les chauffeurs de bus longues distances ne pourront conduire plus de six heures par jour. Voilà la nouvelle mesure que comptent adopter les pouvoirs publics pour mettre fin à l'hécatombe qui frappe nos routes, et dont les bus et les camions en sont en grande partie responsables. Le ministre des Travaux publics et des Transports Boudjema Talai, a ainsi annoncé dimanche dernier la promulgation prochaine d'une instruction interdisant aux chauffeurs d'autobus longues distances de conduire plus de six heures par jour et faisant obligation de mobiliser deux conducteurs au moins pour les trajets de plus de 600 km. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une visite effectuée à la gare routière du Caroubier pour s'enquérir des dispositions prises pour la fête de l'Aïd El Fitr, le ministre a insisté sur la nécessité d'un contrôle rigoureux des autobus, notamment sur le plan technique pour réduire les accidents de la circulation et garantir la sécurité des citoyens. L'instruction fera de ce fait obligation aux propriétaires d'autobus de mobiliser deux chauffeurs au moins pour les trajets dépassant les 600 km. La durée de la conduite sur ces lignes ne doit pas dépasser six heures par jour par conducteur. Mais est-ce la bonne solution pour mettre fin au carnage routier? Comment pourra-t-on vérifier qu'effectivement ce chauffeur n'a pas conduit plus de six heures durant la journée? Surtout que le chronotachygraphe tarde a être introduit, et pourtant les textes de loi pour son application existent depuis quelques années déjà. Les textes d'application de l'article 49 de la loi 2001-14 du 19 août 2001, relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, n'ont pas encore été adoptés par le gouvernement. Ce même texte de loi prévoit la dotation de tous les véhicules de transport de marchandises dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3,5 tonnes et de transport de personnes de plus de 15 places d'un dispositif de «contrôle et d'enregistrement de la vitesse». Ce dispositif de prévention est le chrono-tachygraphe appelé mouchard qui, outre la vitesse, enregistre le temps de conduite et d'arrêt du véhicule et la distance parcourue, permettant ainsi de déterminer la responsabilité du conducteur en cas d'accident. Donc, tant qu'il ne sera pas installé dans tous les bus du pays, la mesure de Talai sera difficile à appliquer et surtout contrôler. Néanmoins, cette instruction contient une partie des plus importantes. Les autobus en état défectueux ou présentant des vices mécaniques ou techniques seront interdits de transporter des voyageurs, a averti Talai, ajoutant que l'amendement du Code de la route qui sera soumis très prochainement au Conseil des ministres pour approbation comportait des dispositions visant a réduire le nombre d'accidents de la route, citant le permis à points qui conférera davantage de rigueur aux usagers de la route.