Une mouvance qui pratique à merveille la politique de l'entrisme L'appel au dialogue initié par le président du MSP, Abderrezak Makri, à l'adresse des directions de partis islamistes, est à inscrire dans cette optique. En prévision des échéances électorales de l' année 2017 qui approchent à grands pas, les partis islamistes optent pour le nouveau concept politiquement... «halal». Ces formations, qui ont basculé dans l'opposition, peaufinent leurs calendriers d'activités estivales avant de décider de s'engager ou non dans les élections législatives et locales prévues au printemps et à l'automne prochains. «Il est fort probable que les partis de cette obédience optent pour des listes communes face à la feuille de route du régime en place, tendant à imposer un certaine représentation nationale sur mesure et un certain paysage politique conforme à ses desseins», selon de nombreux observateurs. L'appel récent au dialogue et aux tractations initié par le président du MSP, Abderrezak Makri, à l'adresse des directions des partis islamistes, est à inscrire dans cette optique. Le rififi constaté dernièrement à Ennahda entre dans ce cadre. Des membres du bureau politique du parti Ennahda, membre de la Cltd et de l'Icso, ont présenté leur démission récemment. Le chargé de la communication de ce mouvement islamiste a claqué la porte du parti suite aux différends avec le secrétaire général d'Ennahda, Mohamed Douibi autour des prochaines échéances électorales indiquent certaines sources proches du parti. Cette discorde au sein de ce parti intervient à quelques mois des législatives, à propos desquelles Ennahda voudrait rééditer son alliance avec le MSP et El Islah pour présenter des listes communes. A titre de rappel, l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Mouvement En-Nahda et Mouvement El Islah) ont présenté lors des législatives du 10 mai 2012 des listes communes à travers 47 wilayas. La mise à mort de la Cltd à l'issue de sa deuxième conférence tenue à Zéralda, participe de cette volonté des partenaires au sein de cette coordination de participer aux joutes prochaines, et ce, nonobstant tout ce qui se dit sur les conditions de préparation et d'organisation de ces scrutins. Que restera-t-il dans ce cas des recommandations de l'opposition sanctionnant sa deuxième conférence tenue à Zéralda, selon lesquelles, l'Icso se réunira pour prendre la décision qui s'impose, si le pouvoir s'entête à ignorer ses revendications. Dans cette perspective, le MSP tiendra les 22 et 23 du mois en cours la session ordinaire de son madjles echoura (conseil consultatif), instance suprême entre les deux congrès. La question ayant trait aux élections sera certainement à l'ordre du jour de cette réunion. Ce parti organisera également sa traditionnelle université d'été en début août prochain à Mostaganem. Les nouvelles conditions liées au parrainage électoral dans la nouvelle loi portant régime électoral adoptée à l'APN, visent à consacrer la domination du FLN et consorts. Et la mise en place d'une instance indépendante de l'organisation et de la gestion des élections, revendication phare des formations de l'opposition, y compris le PT, est clairement écartée sur l'agenda tracé par le pouvoir. En outre, l'intrusion de l'argent sale, une réalité souvent avérée, dans ce genre de joutes, participera également à l'affaiblissement de l'opposition. Ainsi, le rassemblement stratégique de l'opposition tant attendu pour rompre avec le système et amorcer le changement s'avère être une chimère. En lambeaux, la Cltd et l'Icso plus ou moins éclatées d'un côté, le FFS, le PT, le FNA de l'autre, ne pourront que cautionner la démarche visant le retour du parti unique du pouvoir, pourtant vigoureusement dénoncé par tous ces partis. De ce fait, le régime politique qui a parié sur l'isolement et l'éclatement des rangs aurait atteint son objectif. Enfin, à travers les dispositions de la nouvelle loi électorale, la majorité des partis sera exclue des assemblées élues.