Une quarantaine d'opérateurs économiques vont ainsi être reçus par les chefs d'Etat de ces trois pays. L'occasion pour que les portes de l'exportation soient grandes ouvertes vers ces marchés des plus prometteurs... Le salut de notre économie vient de l'exportation! Gouvernement et opérateurs économiques en sont convaincus. C'est dans ce sens que la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) va conduire une délégation d'hommes d'affaires pour une tournée en Afrique de l'Ouest. «Après avoir constaté l'engouement des pays africains pour les produits algériens lors de la dernière Foire internationale d'Alger (FIA), avec notamment son salon export -Algex- on a décidé d'organiser une petite tournée en Afrique de l'Ouest», a révélé, hier, le président de la Caci Mohamed Laïd Benamor lors de son passage au Forum du quotidien El Moudjahid. «Notre délégation devra se rendre du 17 au 24 du mois en cours en Côte d'Ivoire, au Bénin et au Togo», a-t-il précisé. «Elle sera composée d'une quarantaine d'opérateurs nationaux activant notamment dans l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique et l'électronique», a-t-il poursuivi avant de donner plus de détails sur le programme de haut niveau qui les attend là-bas. «On va être reçus par les chefs d'Etat de ces trois pays. On a aussi des rencontres avec plusieurs de leurs ministres et surtout des opérateurs locaux. Ce sera l'occasion pour nous de lier de bonnes relations d'affaires dans ces pays», indique un Laid Benamor visiblement très satisfait de cette mission. «C'est une première mission qui sera suivie par d'autres. L'objectif pour nous est de pouvoir créer une plateforme logistique en Afrique, notamment dans sa partie Ouest où se trouvent ces deux pays», a-t-il expliqué. «Ce côté de l'Afrique est un marché très prometteur, à l'exemple du Nigeria qui compte plus de 173 millions d'habitants. En s'installant dans ces trois pays, on pourra ainsi conquérir l'Afrique», a-t-il rétorqué. Le fait que ces marchés soient la chasse gardée de la France ne fait-il pas peur à nos industriels? Laïd Benamor répond par la négative. Pour lui, ce sera la loi du marché qui tranchera et le plus concurrentiel sera vainqueur. «Dans l'agroalimentaire, le domaine dans lequel j'active, je peux dire qu'on n'a rien à envier aux produits français. Dans l'électronique on fait aussi de belles choses», a t-il soutenu pour mettre en évidence les espoirs que suscite cette conquête. Mohamed Laïd Benamor en a profité pour revenir sur la situation économique du pays. Et cet opérateur privé n'a pas voulu tenir un discours qui sombre dans le défaitisme. «Cela, même si certains indicateurs ne nous sont pas extrêmement favorables. Je veux parler des indicateurs des agences de notation, de la Banque mondiale et de la Coface», a-t-il souligné avant de remettre en cause ces fameux indicateurs. «Dans l'ensemble, je préfère avoir une analyse verticale et dynamique plutôt qu'une analyse statique qui ne fait qu'extrapoler des données passées», a-t-il soutenu. «D'abord, parce que je pense que les analyses des agences de notation ne tiennent pas compte du nouveau rengagement des autorités politiques et des opérateurs économiques. Elles peuvent être hors-sol», poursuit-il. «Si l'on s'en tient aux indicateurs, de manière chirurgicale, le pessimisme s'impose. Mais si l'on croit fermement que toutes les solutions sont entre les mains des politiques, on ne fait que se focaliser sur une partie des solutions à apporter», analyse-t-il. «A titre personnel, je pense que les opérateurs économiques jouent un rôle majeur dans la crise que nous traversons et qu'il est tout à fait envisageable qu'ils prennent une part plus importante dans le plan d'émergence qui se dessine petit à petit», estime-t-il non sans rappeler les pistes de ce renouveau économique. Il évoque notamment la constitution des filières économiques prioritaires, les aménagements fiscaux, la modernisation des institutions et des instruments financiers, la promotion des énergies renouvelables et de la transition énergétique et la diversification économique qui nous rendra moins dépendants des rentes issues des hydrocarbures. Le président de la Caci se montre donc des plus optimistes de voir notre économie enfin se défaire de ses vieux démons. «Je voudrais finir en vous disant que si le pessimisme est dans la nature humaine, l'optimisme est un combat auquel il ne faut jamais renoncer. Surtout quand on est un entrepreneur. C'est la voie du combat qu'on a choisi...», a-t-il conclu,plein d'espoir.