Les deux pays ont convenu de tenir la deuxième session du dialogue stratégique à Alger, au courant du premier trimestre de 2017. Tout a commencé par une coopération militaire et de vente d'armes, des relations politiques solides pour aboutir ensuite à la coopération sécuritaire. Les rapports entre les deux pays ont connu une phase d'hibernation le temps de s'occuper du terrorisme. L'Algérie et la Russie ont fait face à la violence islamiste chacun de son côté. Le terrorisme islamiste des groupes armés en Algérie et la violence islamiste en Tchétchènie pour la Russie. Les deux pays sont, sinon les seuls, les rares pays au monde à avoir vaincu l'hydre terroriste. La bourrasque terroriste passée, les deux pays reviennent à leurs rapports anciens et se redécouvrent. Ainsi, la première session du dialogue stratégique bilatéral sur les questions politiques et sécuritaires entre l'Algérie et la Fédération de Russie, s'est tenue hier, à Moscou. Ce dialogue intervient dans un contexte régional en pleine mutation stratégique en Europe et au Moyen-Orient. L'Otan qui met la pression sur la Russie, la Turquie et l'Egypte qui renouent avec Israël préludant à de grands bouleversements au Moyen-Orient. Ce remue-ménage ne laisse pas indifférent évidemment la Russie puissance nucléaire par excellence et membre du Conseil de sécurité. Elle doit peser dans ce remodelage qui ne se fera pas à ses dépens. La crise syrienne a été pleine d'enseignements pour les Occidentaux. Les Américains et leurs alliés savent que désormais plus rien ne se fera sans les Russes dans le domaine de la lutte antiterroriste et dans la recherche d'une solution au Proche-Orient. Fini l'esprit de Madrid quand Moscou jouait le figurant du deuxième rideau de la scène. Surtout que les peuples du Moyen-Orient et les alliés de la Russie en général voient en elle, désormais, une puissance alternative. C'est dans ce contexte qu'il convient de situer le dialogue stratégique algéro-russe qui a été une occasion pour les deux pays de coordonner leurs positions sur les questions régionales et internationales. Faut-il rappeler qu'Alger et Moscou se sont distinguées par leurs positions tranchées dans le conflit syrien. Les deux pays sont d'accord sur le fait que les crises doivent être résolues en vertu des principes du droit international, dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats et du droit des peuples à déterminer leur propre destin. La rencontre d'hier coprésidée par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, et par Evgueny Loukyanov, responsable des relations internationales au Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, a d'ailleurs largement abordé cette question. Les deux parties ont rappelé l'attachement de leurs pays aux principes de règlement politique des conflits, de la nécessité de dialogue, de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Dans cet esprit, les deux parties ont examiné la situation en Syrie, en Libye, au Sahara occidental, au Sahel, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, ainsi que la cybercriminalité. Dans ce sillage, Alger et Moscou ont convenu de tenir la deuxième session du dialogue stratégique à Alger, au courant du premier trimestre de 2017. Un partenariat solide et prometteur lie l'Algérie et la Russie à la faveur du partenariat stratégique signé en avril 2001, mais également à la faveur des nombreux accords de coopération bilatérale conclus dans divers domaines. La visite officielle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en avril dernier à Moscou, est venue couronner une intense activité et échanges de visites de délégations entre les deux pays. Un nombre important d'accords ont été signés à cette occasion dans les domaines de l'habitat, la culture, la communication, l'énergie atomique et les nouvelles technologies.