La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a rencontré hier plusieurs leaders de mouvements rebelles qui n'ont toujours pas signé de cessez-le-feu avec les autorités, dont les Kachin, pour tenter d'avancer vers la paix. Mme Suu Kyi cherche, depuis que son parti est arrivé au pouvoir fin mars après des décennies de dictature militaire, à ramener la paix parmi les nombreuses minorités ethniques qui composent le Myanmar, et espérait, selon l'un de ses conseillers, que cette première rencontre permettrait d'avancer. Elle a rencontré hier cinq dirigeants, dont le général N'Ban La, de l'Organisation pour l'Indépendance Kachin, bras politique de la plus importante faction rebelle. Le Myanmar est le théâtre de conflits ethniques depuis son indépendance en 1948, de nombreuses minorités ayant pris les armes pour tenter d'obtenir plus d'autonomie, face à un gouvernement qui les a longtemps ignorés. Malgré les appels à la paix de Mme Suu Kyi, qui a évoqué l'idée d'un fédéralisme qui donnerait plus de pouvoirs aux régions, les combats se poursuivent entre ces groupes et l'armée - qui opère hors de la tutelle du nouveau gouvernement - particulièrement dans les régions Kachin (nord) et Shan (est). Selon la Constitution écrite alors que la junte était encore au pouvoir, les ministères de l'Intérieur et des Frontières sont toujours sous le contrôle de l'armée.