La Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye a jugé la semaine dernière que Pékin n'avait pas de «droits historiques» justifiant ses prétentions sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Pékin s'apprêtait hier à fermer l'accès à une partie de la mer de Chine méridionale afin d'y mener des exercices militaires, selon des informations des autorités, une semaine après un arbitrage international dé-savouant complètement ses prétentions de souveraineté sur la zone. Une zone au large de la côte est de la province de Hainan, île tropicale au sud de la Chine, sera le théâtre de vastes manoeuvres militaires entre aujourd'hui et demain, et l'entrée sur cette zone sera pendant ce temps-là strictement «interdite», a indiqué sur son site l'Administration maritime chinoise. Toutefois, le lieu de ces exercices reste à une distance respectable des îles Paracels, et surtout extrêmement éloigné des îles Spratleys - lesquelles se situent bien plus au sud et sont au coeur des contentieux entre la Chine et ses voisins. La Cour permanente d'arbitrage (CPA) de la Haye a jugé la semaine dernière que Pékin n'avait pas de «droits historiques» justifiant ses prétentions sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Or, ce carrefour maritime stratégique pour le fret mondial et au sous-sol réputé riche en hydrocarbures fait aussi l'objet de revendications rivales des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. Si Manille - à l'origine de la procédure devant la CPA - a salué ce verdict, la Chine l'a en revanche accueilli avec fureur, fustigeant ce «bout de papier bon à jeter au rebut» et martelant qu'elle n'en tiendrait nullement compte. Le gouvernement chinois a par ailleurs vivement mis en garde les autres pays contre le danger de faire de la mer de Chine du sud «un berceau de guerre». Le sujet s'est imposé en fin de semaine dernière dans les coulisses du 11e sommet Europe-Asie, forum de dialogue organisé à Oulan-Bator (Mongolie). La Chine s'est efforcée d'y faire pression sur les membres de l'Asean (Association des nations du sud-est asiatique), pour qu'ils ne signent pas une déclaration commune enjoignant Pékin à respecter l'arbitrage de la CPA, selon plusieurs diplomates. La marine chinoise avait déjà mené des exercices militaires en mer de Chine méridionale il y a une dizaine de jours, juste avant que la CPA ne rende sa décision, avaient rapporté des médias d'Etat. Pour légitimer ses revendications, la Chine a agrandi des îlots ou récifs, y implantant pistes d'atterrissage, ports et autres installations à visée potentiellement militaire. Dans un communiqué distinct, l'Administration maritime avait indiqué la semaine dernière que quatre des cinq phares construits sur les îles et récifs disputés étaient entrés en activité, et que le cinquième le serait «prochainement».