« Quand le ventre est rassasié, la tête se met à chanter », dit l'adage populaire. A Skikda et particulièrement durant ce mois sacré de Ramadan, ces mots prennent des allures de prophétie. Ainsi, certains fléaux qui passent inaperçus en temps normal, s'érigent désormais en règle en ce mois de rahma. Dérogeant aux règles de savoir-faire et savoir-vivre, certains automobilistes se permettent des agissements qui frisent l'indécence en stationnant au beau milieu de certaines voies surpeuplées de vendeurs à la criée, pour faire leurs achats, sans se soucier, le moins du monde, de l'embarras que cela occasionne aux autres conducteurs dans une cacophonie interminable de klaxons. A l'extrême, le stationnement risque d'avoir des conséquences dramatiques en cas d'évacuation médicale en urgence, pour ne citer que ce cas. Par ailleurs, d'autres citoyens probablement assommés par les contraintes religieuses du Ramadan (privations) poussent le bouchon jusqu'à effectuer des achats sans même descendre de véhicule, ajoutant une touche d'irrespect dans ce tableau sombre, toujours sans se soucier des autres usagers. La rue Ali Abdenour, les environs du marché couvert, la rue de France sont autant de lieux ou règne une affluence inhabituelle que seul le mois sacré du Ramadan est capable de créer. Quoi qu'il en soit les Skikdis cumulent les petits péchés qui donnent un air particulier à tous ces gens taxés de «porteurs de leur ventre à bout de bras».