Même si la menace a été brandie on ne peut plus manifestement, son passage à l'acte est différé au-delà des deux mois à venir. Il est question ici, de la grève des chauffeurs de taxi de la capitale, telle que revendiquée par une poignée d'entre eux, lors d'un conclave tenu, avant-hier, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). «Nous allons d'abord tenter de dialoguer une ultime fois avec les pouvoirs publics concernant la prise en charge de nos revendications avant de décider d'actionner un mouvement de grève», dira M.Aït Brahim, porte-voix du comité des chauffeurs de taxis affilié à l'Ugcaa, qui a ainsi résumé les répercussions du même conclave auquel ont pris part environ une centaine de chauffeurs de taxi. Ces derniers, représentant donc la base du comité évoqué plus haut même s'ils sont tous acquis à l'idée de recourir à la grève, se sont vite rendus à l'évidence qu'ils sont bel et bien minoritaire au sein de leur propre corporation, au risque même de voir leur action de grève être vraisemblablement un coup d'épée dans l'eau. Les responsables du comité de l'Ugcaa n'excluent guère l'éventualité d'un échec de leur mouvement de grève, qui, selon M. Aït Brahim, n'aura pas lieu dans les mois à venir, notamment dans le cas où ce même mouvement ne sera pas suivi par l'ensemble des chauffeurs de taxi de la capitale recensés au nombre de 13.000. Cela d'autant plus que d'une part, le nombre de chauffeurs de taxi adhérant à l'Ugcaa ne dépasse pas les 1500, soit presque 10 % du nombre global. Et d'autre part, il semble très difficile de convaincre un chauffeur de taxi, qui active à son compte, d'adhérer à un mouvement de débrayage, alors qu'il doit s'acquitter régulièrement d'une multitude de charges. C'est là, entre autres, quelques-unes des raisons qui ont poussé les responsables du comité de l'Ugcaa à différer son action de grève. Cependant, il y a lieu de souligner qu'en parallèle à la volonté de renouer le dialogue avec les pouvoirs publics, les membres du comité Ugcaa ont entrepris des contacts avec les syndicalistes des chauffeurs de taxi affiliés à l'Ugta ainsi que ceux de l'Unact en vue de les convaincre de la légitimité de leurs revendications, en les sollicitant dans la foulée de se joindre à leur action de grève au moment opportun. L'objectif recherché à travers ces contacts n'est autre que celui de donner un impact d'envergure au débrayage des chauffeurs de taxi à même de provoquer une réaction des autorités, notamment la tutelle des transports, allant dans le sens d'une prise en charge effective des revendications. Lesquelles revendications ayant trait, entre autres, à la suspension de la TVA, à l'exonération des tarifs de douane ainsi qu'à l'assainissement de la situation des chauffeurs de taxi vis-à-vis de la Casnos.