Revendication n Les chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger réclament l'annulation de leurs dettes accumulées de 1993 à 2003 en raison du non-paiement des impôts, faute de quoi ils brandissent la menace d'une grève. Estimant que les pourparlers entamés avec la direction des impôts ont été infructueux, les participants à l'assemblée générale des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger ont décidé de relancer leur préavis de grève à la fin du mois de ramadan au cas où leurs doléances ne seraient pas prises en charge. En marge de cette assemblée tenue, hier, lundi au siège de l'Ugcaa Hocine Aït Brahem, président de la commission nationale des chauffeurs de taxi a estimé que ces dettes atteignaient des «chiffres faramineux dépassant les 50 millions de centimes pour certains». Selon lui, les chauffeurs de taxi sont incapables de payer de telles sommes mais ils «ne recourront à la grève que lorsqu'ils auront épuisé toutes les voies légales pouvant aboutir à une solution qui arrangerait les deux parties». Depuis l'adoption d'un nouveau système fiscal qui prévoit la déclaration du chiffre d'affaires annuel sur la base duquel les inspecteurs des impôts fixent le montant à payer, près de 90% des chauffeurs ne s'acquittent pas de leurs impôts, révèle-t-il . «Le montant est souvent très élevé car calculé anarchiquement», fait-il remarquer. La question du statut des chauffeurs de taxi a été, par ailleurs, largement mise en exergue lors de cette assemblée par les intervenants qui accusent le ministère des Transports «de leur fermer les portes» et d'être indifférent vis-à-vis de leurs préoccupations, contrairement au ministère des Finances qui a été, selon eux, très coopératif. Outre la question des impôts, les chauffeurs de taxi sont, estiment-ils, victimes très souvent des abus de certains agents de la Sûreté nationale qui n'hésitent pas, pour «des motifs insignifiants», à recourir à la pénalité la plus extrême : retrait du permis. Ils dénoncent dans ce sillage, la passivité de cette institution à l'égard des «clandestins» qui les concurrencent frauduleusement dans leur gagne-pain.