Les manques dont elle souffre sont énormes. Issue du découpage électoral de 1984, la commune de Boudjima, située à mi-chemin entre Tizi Ouzou et Tigzirt, est à cataloguer parmi les localités les plus déshéritées de la wilaya. Avec une population qui avoisine les 20.000 habitants, cette commune, qui pourtant ne manque pas de potentialités, semble avoir raté le train du développement. D'aucuns estiment aujourd'hui qu'elle est victime du fait d'être ballottée d'une daïra à une autre au gré de besoins purement électoraux. Détachée de la commune mère, Ouaguenoun, elle a été annexée à la circonscription de Tigzirt avant de se voir rattachée à celle de Makouda avec qui elle forme la daïra qui porte le même nom. En guise de chef-lieu, le visiteur n'aura droit qu'à un ensemble d'habitations hétéroclites et quelques bâtiments, ou plutôt des pachydermes en béton, au lieudit Lekhmis (le marché). Ce marché tend d'ailleurs à disparaître, alors que naguère, il constituait un véritable carrefour pour toute la Kabylie maritime dans le domaine commercial. Les manques dont elle souffre sont énormes et il faudrait aujourd'hui un véritable plan Marshall pour la mettre sur les rails. L'état des routes, même si elles ne sont pas nombreuses, est un calvaire. De quelque côté que vous le preniez, le spectacle est désolant. Le chemin communal, vu d'en haut, ressemble à s'y méprendre à un oued tari. Il n'a pas été retapé depuis des années. Le tableau n'est pas du tout reluisant. Des milliers de nids-de-poule et autres crevasses sont à dénombrer, et les usagers souffrent au quotidien. D'ailleurs, l'une des premières conséquences de cette déplorable situation est l'augmentation du prix du transport. En hiver, il se transforme en bourbier. Selon l'administrateur de cette commune - elle n'a pas d'instance élue car ayant enregistré zéro vote lors des élections locales du 10 octobre 2002 - une enveloppe financière a été débloquée pour son revêtement. Toujours selon le même responsable, cette fois-ci, il sera réalisé en enrobé d'une épaisseur de 5 cm et les travaux seront engagés dès que l'entreprise retenue aura achevé la réfection de la route reliant Ouaguenoun à Timizart. Il en est de même pour le tronçon du CW 37 reliant Boudjima à Ouaguenoun. Bientôt une année depuis le lancement des travaux, et l'attente dure encore. Si les travaux d'élargissement sont achevés depuis plusieurs mois, le bitumage risque encore d'attendre. C'est il y a quelques jours, qu'une autre entreprise s'est mise à réaliser le remplissage des accotements qui ont constitué, depuis, un danger certain aux automobilistes. En matière d'alimentation en eau potable, ce sont les pénuries à longueur d'année. En effet, la commune de Boudjima, alimentée à partir de la station de pompage de Tala Athmane, n'est desservie qu'en dernier lieu et avec des quantités tant insuffisantes qu'insignifiantes. Le calvaire s'est accentué après la suppression de l'alimentation à partir de la chaîne côtière qui, elle, est réservée aux communes de Mizrana, Iflissen et Tigzirt. La conduite de l'AEP, dans toute sa longueur, connaît des travaux de réfection qui tardent à se terminer. La population doit encore prendre son mal en patience avant d'avoir le précieux liquide dans les robinets, car le raccordement de la principale conduite aux réservoirs n'est pas encore réalisé. Ensuite, il est question de la pose de compteurs. Réceptionnés depuis plusieurs mois, les 76 logements sociaux implantés au chef-lieu ne sont toujours pas attribués. Le retard viendrait de la non-installation de la commission de daïra qui aura la lourde charge de procéder à l'attribution. L'attribution n'est pas une tâche aisée quand on sait qu'il y a plus de 600 demandeurs. Il reste aussi 28 locaux à attribuer aux jeunes chômeurs dans le cadre de l'Ansej. Là aussi, la commission d'attribution (APC, Ansej et direction de l'emploi de la wilaya) n'est pas encore installée. Il en est de même pour les 18 logements APC-Cnep à l'état d'abandon depuis 1996. A ce sujet, nous avons appris que des consultations sont en cours pour leur reprise. A Boudjima, tout reste à faire.