La France est sur un volcan L'objectif des terroristes de l'EI qui consiste à dresser les communautés l'une contre l'autre est sur le point d'être atteint au point d'évoquer un début de guerre civile. L'islam est en pleine ascension en Europe, l'islamisme aussi. La France, pays européen qui compte plus de 6 millions de musulmans, vit ceci comme étant une crise difficile à résoudre car, malgré les efforts des services de sécurité, des chercheurs et des hommes politiques, la ligne de démarcation entre les musulmans et les islamistes radicalisés est difficile à tracer si bien que la confusion règne en maîtresse sur tous les territoires de l'Hexagone. Les violents attentats perpétrés sur le sol français depuis notamment l'affaire Charlie Hebdo viennent mettre de l'huile sur le feu. Aujourd'hui, même la poussée des mosquées, jusque-là considérée comme étant un fait banal, fait grincer des dents non seulement les catholiques qui y voient la montée d'une religion rivale, mais aussi les athées, les agnostiques et les juifs qui considèrent ce phénomène comme étant la mise en place du lit de l'islamisme radical. C'est d'ailleurs cette donne qui explique le succès retentissant du dernier roman de Boualem Sansal, 2084, la fin du monde, où il parle de l'arrivée de l'islamisme au pouvoir en Europe. Il n'est en effet pas rare de rencontrer en France ou ailleurs en Europe des citoyens qui se plaignent de la fermeture des églises qui n'arrivent plus à attirer des fidèles et des mosquées qui poussent comme des champignons. Ce sentiment de dépit et d'impuissance devant le phénomène islamiste nourrit les fantasmes de la droite radicale et lui offre des arguments politiques très à même d'en faire la première force politique en France. C'est pourquoi, conscient de ce risque, l'Etat français a déployé des effectifs du renseignement pour surveiller les groupes d'extrême droite de peur qu'elles ne prennent des initiatives d'autodéfense face aux islamistes et de conduire à la confrontation des deux camps. Néanmoins, ces effectifs étant souvent démobilisés en raison des besoins croissants de surveillance des groupes djihadistes qui, selon le ministère de l'Intérieur français, ne sont pas à sous-estimer, la porte reste grand ouverte devant les tensions communautaires montantes, surtout avec la violence inconciliable des islamistes qui font des chrétiens, des juifs mais des musulmans aussi leurs cibles préférées. La France est donc assise sur un volcan et les autorités françaises le savent et en ont pris conscience. «Les extrémismes montent partout et nous sommes, nous, les services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l'ultradroite qui n'attend que la confrontation. Je pense que la confrontation va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra. Il nous appartient donc d'anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires», a déclaré Patrick Calvar, patron de la direction générale de la sécurité intérieure (Dgsi), devant les députés en insistant sur le fait que la France est un pays «au bord de la guerre civile».