Le challenge consiste à améliorer considérablement la production agricole et réduire drastiquement la facture des importations alimentaires. Tout en saluant les efforts consentis dans le domaine, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a néanmoins estimé que le secteur de l'agriculture dans la wilaya d'Annaba est très en retard par rapport à d'autres wilayas. «Le secteur de l'agriculture est nettement en recul, voire même à la traîne comparativement à d'autres wilayas», a considéré Abdesslem Chelgham, lors de la visite de travail et d'inspection, effectuée, jeudi à Annaba. De ce fait, le commis de l'état a, tout au long du périple de sa visite, insisté sur la promotion de ce secteur névralgique à travers l'encouragement de l'investissement dans divers domaines relevant du secteur de l'agriculture. «Il est plus qu'impératif de penser à injecter des investissements massifs dans le secteur de lagriculture si on veut concrétiser le processus de diversification de l'économie nationale et faire face à la chute des prix des hydrocarbures», a tenu à rappeler le commis de l'Etat. Ce dernier qui, dans son périple s'est rendu à Oued Ziad et Oued El Aneb, dans la daïra de Berrahal où il a visité le complexe avicole Benmerabet-Ali, et l'unité de production d'huiles essentielles Aromest. Le ministre de l'Agriculture s'est aussi rendu à El Eulma, où il a inspecté «Souamaâ», une unité de transformation de tomate industrielle. Le responsable du département de l'agriculture a, signalons-le, été interpellé par les professionnels de ce secteur très en essor dans la région d'Annaba. Agriculteurs et transformateurs ont relevé les contraintes et les problèmes qui entravent le secteur, depuis l'agriculture de la tomate, jusqu'à sa transformation. Demandant plus d'aide et d'assistance de leur tutelle, les professionnels de la transformation de la tomate notamment, se sont estimés capables de produire du triplé de concentré de tomate. Selon eux, la prise en charge de leurs préoccupations, les aiderait à mettre fin à l'importation du triplé de concentré de tomate et atteindre l'autosuffisance et par conséquence réduire la facture d'importation de ce produit. Etonné de ne trouver qu'une seule unité de transformation de la tomate industrielle dans toute la wilaya d'Annaba, le ministre a, lors d'une rencontre avec les agriculteurs, promis de prendre en charge toutes leurs préoccupations. Par contre, inspectant la laiterie de l'Edough, Bouchouareb a mis l'accent sur la nécessité de développer la filière lait. Le ministre a mis en relief la facture d'importation. «Avec une production de trois milliards 300 millions de litres, il faut penser à réduire l'importation du lait en poudre», a lancé le ministre de l'Agriculture. Et d'ajouter: «Je ne veux plus entendre parler de lait en poudre. Vous ne savez pas ce que l'Etat perd en dollars, alors qu'on est capables de mieux faire.» Se rendant dans l'unité de réparation et de carénage des bateaux de pêche, le ministre a affiché une grande satisfaction, louant de ce fait, les efforts consentis par les pouvoirs locaux, donnant ainsi un saut qualitatif à son secteur à Annaba. «Cela renseigne sur l'importance que donne l'Etat à cette wilaya, une importance traduite par les efforts du wali et tous les acteurs en charge de ce secteur», a estimé le ministre de l'Agriculture. Tout en insistant sur le développement des investissements agricoles massifs. Il s'adressera dans ce sens aux investisseurs potentiels, les invitant a contribuer un peu plus dans le travail et la valorisation des terres agricoles, notamment dans le Sud. «L'investissement est ouvert à tous, dans tous les domaines pour apporter un plus à l'économie agricole», devait préciser Bouchouareb. Un plus qui n'est autre qu'une plus-value réalisable avec la diversification de la production de l'agriculture. Une diversification qui passe, selon les recommandations du ministre de l'Agriculture, par la production des féculents, le coton et autres produits agricoles, faisant autrefois, la renommée de l'agriculture de la wilaya d'Annaba. Un statut qu'il faut impérativement reconquérir, à travers l'amélioration et la diversification de la production agricole. «Seul moyen pour réduire la facture des importations alimentaires», a estimé le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesslem Chelgham.