Les 27 et 28 juillet prochains, le ministre de de l'Agriculture et de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdesselam Chelghoum, effectuera une visite de travail et d'inspection dans chacune des trois wilayas de l'extrême est du pays, El- Tarf, Annaba et Guelma. Il y présidera simultanément l'inauguration du Salon national de l'agriculture à El-Tarf, premier point inscrit à l'ordre du jour de son déplacement. Au fur et à mesure des étapes de sa visite dans les trois wilayas, il prendra langue avec les principaux animateurs de l'agriculture, de la pêche, des ressources halieutiques et des différentes filières d'activités de son secteur. Il y est, du reste, très attendu par les agriculteurs, éleveurs, vétérinaires et autres. Les producteurs et les transformateurs de tomate industrielle notamment qui lui poseront le problème des capacités insuffisantes de trituration. Le ministère aura certainement tout le temps de le constater à la vue des longues files de tracteurs et autres engins de transport en stationnement devant les unités de transformation. Selon des sources proches des chambres d'agriculture des trois wilayas, Abdesselam Chelghoum sera saisi d'une multitude de réclamations. Elles sont relatives à la saturation des capacités de réception du produit au niveau des unités de transformation, au retard mis dans le paiement de la subvention des 4 DA/kg accordée par l'Etat, de la perte de plus de 30% de la production de tomate industrielle pour cause de mauvaise condition d'emballage et de manipulation de la tomate récoltée. Le ministre devrait vivre en direct les préoccupations des agriculteurs à travers une des phases de la campagne cueillette tomate industrielle. Entamée depuis une vingtaine de jours, elle se poursuit toujours à El-Tarf, Skikda, Guelma et Annaba, wilayas traditionnellement réservées à cette spéculation agricole destinée à la transformation. Selon les prévisions, les superficies réservées devraient augmentées beaucoup plus les prochaines années et tout autant que la production à l'hectare. Dans les périmètres irrigués comme la Bou Namoussa et de Guelma, cette production devrait être multipliée par deux en 2017 et davantage en 2020. A cette échéance, la production passerait à plus de 2 millions de tonnes au lieu de 400 000 actuellement. Ces prévisions sont considérées comme étant largement abordables par les producteurs agricoles. Pour l'heure, on est à une moyenne de 530 quintaux/ha. «Nous sommes en mesure de faire mieux pour peu que les problèmes soulevés soient résolus. En priorité l'amélioration des conditions de manipulation et de transport de la tomate industrielle ainsi que le versement dans les délais prescrits de la subvention de la subvention par l'Etat», ont argumenté plusieurs agriculteurs. Ces derniers ont soulevé la question de la déperdition d'importantes quantités de tomate fraîche faute de transport ou de longue attente devant les unités. Il reste que l'optimisme des agriculteurs est quelque peu partagé par les transformateurs. Il est consolidé par la multiplication des investissements engagés dans la réalisation de nouvelles unités de transformation de tomate industrielle au centre et à l'ouest du pays. Celles-ci viendront s'ajouter à une vingtaine d'autres déjà en production. Du côté des cadres gestionnaires des trois directions des services agricoles El-Tarf, Guelma, Annaba, le black-out sur l'information est une règle. Les rumeurs sur l'incompétence de certains cadres locaux dans la gestion du secteur alimentent quotidiennement les discussions des agriculteurs. Particulièrement à Annaba où, confronté à un déficit en réserves hydriques, le secteur agricole a atteint la déchéance. Ce qui n'a pas découragé certains transformateurs à jouer le rôle d'agrégateurs des exploitations de toute la région. Ils disposent d'un savoir-faire et surtout d'une capacité de transformation qui peut être déployée à loisir si le potentiel de production est mis à contribution. Vision partagée par Abdelhamid Boudiaf, le PDG de la Conserverie El-Bousten. Il se dit prêt à doubler sa capacité de transformation si meilleure visibilité. Pour rappel, El-Bousten dispose de l'une des plus grandes unités de trituration de la région. Dotée d'un grand laboratoire, sa société projette d'agréger plusieurs centaines d'hectares avec l'utilisation de variétés hybrides à haut rendement et irrigation localisée. La Conserverie Amor Benamor est un autre transformateur d'importance. Dans sa démarche, cet autre transformateur veut aller encore plus loin en introduisant la mécanisation de la cueillette.