En visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Annaba, hier, avant de se rendre aujourd'hui dans les wilayas d'El-Tarf et Guelma, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum, a multiplié les déclarations. Souvent contradictoires par rapport à la réalité du terrain, elles vont toutes dans le sens d'une nouvelle stratégie de développement de son secteur. Du complexe avicole de Oued Zied (commune de Oued El-Aneb) au port de pêche de la Grenouillère en passant par la zone d'activités commerciales, site d'implantation de l'unité d'extraction des huiles essentielles et du projet de valorisation et transformation de la figue de barbarie dans la localité de Draa Erich et la conserverie de la tomate industrielle Souamaa à El-Eulma, le ministre s'est longuement attardé à écouter les agriculteurs, éleveurs, transformateurs de tomate industrielle et autres opérateurs de l'agroalimentaire de la région. Même si, çà et là, des voix discordantes, rapidement étouffées, se sont élevées pour lancer un cri d'alerte, le ministre a parlé d'une agriculture algérienne en devenir. Alors que le directeur de la DSA parle de 8 000 ha en jachère et que le problème de l'irrigation en eau n'est pas spécifique à la seule wilaya de Annaba, des agriculteurs ont dénoncé l'absence d'entretien des retenues collinaires à l'origine de la perte de centaines d'hectares de culture. Ces interventions ont mis un bémol à la satisfaction clairement exprimée du représentant du gouvernement quant la 3e place après les hydrocarbures et le secteur du commerce «... avec une valeur ajoutée de 1 771, 5 milliards DA et le PIB à 17 205,10 DA. Mais c'est certainement à l'unité de transformation de la tomate industrielle à El-Eulma que Abdesselam Chelghoum prendra connaissance des difficultés rencontrés par les agriculteurs producteurs de tomate fraîche. Sa visite de cette unité sera noyée dans le flot des préoccupations de ces derniers. Elles sont le reflet de la longue chaîne d'engins motorisés portant sur d'importantes quantités de tomate fraîche perdue après de longues journées d'attente du pesage devant le portail de la conserverie. «Régler la multitude de problèmes que rencontre le secteur de la transformation telle que la subvention étatique des 4 DA/kg que doit percevoir l'agriculteur, la saturation des moyens de réception de la tomate industrielle et la généralisation de la mécanisation de la cueillette du fruit. En fait, l'un après l'autre les agriculteurs se sont relayés au micro pour affirmer être en mesure de produire 1 000 q/ha pour peu que le recours à l'investissement privé national et étranger soit facilité dans le cadre du partenariat. Il a été également question de la nécessité faire émerger des exploitations agricoles à taille dite critique comme locomotive de croissance agricole et de développement plus soutenu des filières stratégiques comme les céréales, le lait, les fourrages, les viandes, légumes secs et substitution aux importations massives de produits agricoles et alimentaires. Ce qui selon les mêmes agriculteurs devrait permettre à notre pays. En réponse, le ministre a soutenu la nécessité absolue pour les agriculteurs de fournir davantage d'efforts pour assurer la relance de l'agriculture et la diversification de l'économie nationale à travers un certain nombre d'actions qui ont été mis en œuvre courant 2015. Le premier responsable de l'Agriculture et de la Pêche en Algérie s'est attardé à parler d'organisation et de développement soutenu des filières agricoles consiudérées comme stratégiques (céréales, lait, pomme de terre, oléiculture, tomate industrielle, viandes rouges et blanches, dattes) en introduisant des semences de haute performance afin d'augmenter la production. Mais c'est certainement à la laiterie Seybouse où il sera le plus prolixe. Particulièrement en ce qui concerne l'élevage des vaches laitières. Selon lui, les 63 éleveurs encore en activité à Annaba ne reflète pas les potentialités réelles de cette filière de la wilaya. Au plan national et régional, Abdesselam Chelghoum a reconnu que dans six wilayas sur 8 connues pour être productrices de lait à l'Est du pays, on ne compte plus que 2 280 vaches sur les 10 782 qui recensées en 2015. Sous le contrôle de quelque 600 éleveurs qui étaient 950 l'année écoulée.