Imposante manifestation pro Erdogan après l'échec du putsch Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a précisé hier lors d'une conférence de presse qu'un soldat de ce commando était encore en fuite. Onze soldats accusés d'avoir fait partie du commando ayant attaqué l'hôtel de Marmaris (ouest) où se trouvait le président turc Recep Tayyip Erdogan la nuit du putsch manqué, ont été arrêtés, a annoncé hier le ministère de l'Intérieur. En cavale depuis un peu plus de deux semaines, les 11 militaires ont été capturés dans la nuit de dimanche à lundi après que des villageois chassant le sanglier dans la région de Ula, près de Marmaris, eurent dénoncé leur présence à l'armée. Celle-ci a utilisé drones et hélicoptères pour les localiser avant de lancer une opération pour les arrêter, a ajouté le ministère de l'Intérieur en précisant que des coups de feu ont été échangés lors de l'opération qui s'est terminée hier matin. Les soldats ont été placés en détention préventive après leur arrestation, a indiqué le ministère. Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a précisé hier lors d'une conférence de presse qu'un soldat de ce commando était encore en fuite. Auparavant un responsable turc avait affirmé que tous les membres du commando avaient été capturés. L'agence de presse officielle turque Anadolu a indiqué que 37 militaires faisaient partie du commando. Certains d'entre eux avaient été appréhendés une dizaine de jours après le putsch lors d'un contrôle routier. Le président Erdogan passait des vacances en famille dans la station balnéaire de Marmaris quand a eu lieu la tentative de putsch menée par une faction de l'armée. Il avait pu quitter son hôtel avant qu'il ne soit attaqué et se rendre à Istanbul en pleine nuit, où il avait été accueilli par une foule de sympathisants. Par ailleurs, les tensions germano-turques demeurent vives même si le ministère allemand des Affaires étrangères a minimisé hier la convocation de son chargé d'affaires en Turquie au lendemain d'une manifestation de Turcs à Cologne lors de laquelle le président Recep Tayyip Erdogan s'était vu interdire de s'exprimer par vidéo. «Dans les relations entre Etats c'est une chose quotidienne, une normalité intervenant cent fois, que le représentant d'un Etat soit prié de se rendre au ministère des Affaires étrangères de son pays hôte», a estimé lors d'une conférence de presse régulière le porte-parole du ministère, Martin Schäfer. «C'est pourquoi il n'y a ici rien d'exceptionnel», selon lui, ajoutant «supposer» que le chargé d'affaires allemand avait été convié à la suite de «la manifestation à Cologne» dimanche. Le diplomate allemand a été convoqué pour 13h00 locales à Ankara. Plusieurs dizaines de milliers de partisans de Recep Tayyip Erdogan se sont rassemblés dimanche à Cologne, ville de l'ouest de l'Allemagne à forte population turque, deux semaines après le coup d'Etat manqué qui a fait vaciller le pouvoir. Mais Ankara a qualifié d'»inacceptable» l'interdiction faite par la Cour constitutionnelle allemande au président Erdogan d'intervenir via une liaison vidéo devant ses sympathisants. La justice craignait qu'un discours vidéo d'Erdogan n'exacerbe encore plus les tensions au sein de la diaspora turque en Allemagne, la plus importante du monde avec trois millions de Turcs et Allemands d'origine turque. Ces tensions surviennent à un moment où les relations entre Berlin et Ankara se sont détériorées en raison d'une succession de différends - le dernier en date étant le vote par les députés allemands en juin d'une résolution qualifiant de «génocide» le massacre des Arméniens sous l'empire Ottoman en 1915.