Les ministres FLN que nous avons pu joindre hier se désintéressent de ces importants postes exécutifs. C'est finalement aujourd'hui que devra se réunir la commission exécutive du FLN au Mouflon d'Or avec seulement deux points inscrits à son ordre du jour. Contrairement à la rumeur, donc, les quelques 115 membres de cette instance élue lors du 8e congrès, dit rassembleur, passeraient sous silence le nombre relativement important, de recours introduits. Ils seraient au nombre d'une trentaine, apprend-on de sources proches de la nouvelle direction de ce parti. Ainsi donc, les deux points inscrits à l'ordre du jour concernent, pour l'un l'adoption du règlement intérieur, et pour l'autre, l'élection des 7 ou 9 membres du secrétariat exécutif permanent. C'est, croit-on savoir de sources concordantes et dignes de foi, à la faveur de cette journée qu'il sera décidé si le cumul des charges sera maintenu ou pas. Une épineuse question, selon nos sources qui, tout en rappelant le projet du défunt Mohamed Chérif Messaâdia, estiment qu'«un parti aussi important que le FLN devra obligatoirement avoir une direction nationale permanente dont les membres n'occuperont aucun autre poste de responsabilité au sein des instances gouvernementales ou autres». C'est pour cette raison, du reste, que les trois ministres que nous avons pu joindre hier au téléphone ont tous indiqué, jusqu'à preuve du contraire, «ne pas être très chauds à présenter (leurs) candidatures». Des figures de proue du mouvement de redressement, qui attendent avec impatience le prochain remaniement gouvernemental, annoncé pour le mois d'avril prochain, espèrent décrocher des portefeuilles, ce qui fait qu'eux aussi, hésitent à présenter leurs candidatures. Face à une situation aussi complexe, en attendant que l'écheveau soit enfin dénoué, ce sont les anciens «légalistes» qui donnent l'air d'avoir le vent en poupe. Les noms qui sont avancés, en effet, sous la forme pratique d'une sorte de «liste bloquée», nous indiquent nos sources, sont Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Saïd Bouhadja, El-Hachemi Hadjeres et, éventuellement, Amar Saïdani, un des principaux artisans du congrès du mois de janvier passé. Cette liste, toutefois, demeure très hypothétique puisque nous ne sommes guère loin d'un coup de théâtre pouvant intervenir ce matin même. Un poste au secrétariat exécutif du premier parti du pays n'est en effet pas du tout négligeable. C'est quasiment à couteaux tirés que ces fonctions vont être disputées, en prévision des prochaines échéances électorales, à la faveur desquelles le FLN compte bien confirmer sa suprématie sur le restant de la classe politique. Le FLN, qui doit rencontrer les leaders de l'Alliance en son siège avant la fin de ce mois, traitera donc dans la plus totale discrétion les recours introduits par rapport à certaines personnes élues dans les instances du parti sans y ouvrir droit. Ces questions, qui restent du ressort exclusif du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem et Amar Saïdani, ancien président de la commission des candidatures, devront impérativement être réglées dans la semaine puisque le FLN espère déposer son dossier au niveau du ministère de l'Intérieur avant la fin de ce mois, mais aussi introduire une demande auprès de la chambre administrative de la cour d'Alger afin que les gels dont il est frappé soient enfin levés. En attendant, les jeux ne sont pas encore complètement faits. Un ultime bras de fer va opposer les cadres de ce parti avant que celui-ci ne soit définitivement remis sur rails et, pour tout dire, redressé...