Les deux chefs de cour d'Alger ont décidé de mettre fin à l'abus de renvois des procès du pénal et placer les juges devant leurs responsabilités. Les chefs de cour d'Alger sont passés à l'acte après avoir réuni, les chefs de chambres pénales qui avaient un retard inadmissible, à savoir plus de huit cents dossiers relevant de l'année judiciaire 2002-2003. Une audience exceptionnelle a été programmée en week-end. Travaillez ce jeudi jusqu'aux premières heures de l'aube du vendredi s'il le faut, mais nous sommes décidés à reprendre les choses en main au lendemain «Achoura» l'avait menacé Kaddour Berradja, le PG qui travaille dans une ambiance sereine avec Boucherfa Messaoud, le président de cour, décidé à rattraper le retard des juges. «C'est terminé, ces histoires de renvois. Il n'y a plus aucune raison de reporter un dossier. Même à la demande d'une des parties qui voudrait constituer un avocat juste pour gagner du temps et sur le dos de la justice et son esprit», avaiert averti les deux patrons de la cour d'Alger. La guerre au laxisme a été déclarée aux magistrats complaisants pour ne pas écrire défaillants. C'est ainsi que jeudi, le Palais de justice Abane-Ramdane n'a pas chômé. Aucun dossier n'a été renvoyé. Les avocats sont aux anges. Ils vont pouvoir se consacrer aux affaires 2004-2003, cela fait partie du passé. Il semble que l'action du ministre de la Justice qui tend à mettre en avant la crédibilité de la justice sans quoi, toutes les ouvertures vers l'investissement étranger resteront vaines. Le retard des traitements des affaires ne se limite pas aux audiences pénales. Au niveau de l'instruction, le retard est mieux perçu vu le manque de moyens humains et matériels, et surtout les erreurs relevées souvent dans les attendus et les notifications. Ici, il y a lieu de relever l'«abolition» de l'esprit «statistique» qui devait éblouir le ministre mais en fait, il aveuglait toute l'institution où des hommes et des veillent à la bonne marche de l'appareil judiciaire. Enfin, les rencontres entre magistrats et les chefs de cour peuvent donner d'excellents résultats et tous les tabous levés pour une justice transparente, sereine, nette, une vraie justice. Mieux, cette heureuse et salutaire initiative va faire tache d'huile. Nous pensons à toutes les juridictions du pays. Bénéficiaires des retombées de la décision du 17 février 2005 d'Alger, il était temps pour le justiciable d'Alger qu'un coup de reins vienne secouer les juges dont certains s'accommoderaient du train-train des renvois car, à un moment donné, nous avions dénoncé ces reports de débats, allant même jusqu'à... trois ans! Bonne réussite à nos hommes et en «robes noires» et c'est tout le mal qu'on puisse leur souhaiter.