Le président tchadien Idriss Deby Itno doit être investi demain pour un cinquième mandat, sur fond de menaces terroristes et de chute des prix du pétrole, après une élection contestée par l'opposition. Les opposants tchadiens avaient décidé de maintenir le meeting programmé à N'Djamena ainsi qu'une «marche pacifique» aujourd'hui, bien que ces manifestations aient été interdites par les autorités. Les principaux leaders de l'opposition et une centaine de leurs partisans ont convergé vers le lieu du rassemblement, quadrillé par un impressionnant dispositif de sécurité. La police anti-émeute, lourdement armée, est aussitôt intervenue pour les disperser à coups de gaz lacrymogènes. Les figures du Front de l'opposition nouvelle pour l'alternance et le changement (Fonac), récemment constitué pour s'unir face au chef de l'Etat, se sont ensuite repliées au domicile proche du chef de file l'opposition, Saleh Kebzabo. L'opposition a par ailleurs prévu une journée «Ville morte sur l'ensemble du territoire» pour lundi, jour de la cérémonie d'investiture de M.Deby. La cérémonie doit se dérouler dans un grand hôtel de N'Djamena en présence d'une dizaine de chefs d'Etats africains et d'autres invités. M.Deby, arrivé au pouvoir en 1990, a été réélu en avril dès le premier tour avec près de 60% des voix, loin devant son premier poursuivant, Saleh Kebzabo (12,77%). M.Kebzabo et d'autres candidats malheureux contestent depuis cette réélection qu'ils qualifient de «hold-up électoral».