Incroyable élan de solidarité pour la famille de Nihal «Parents, gardez vos enfants d'un oeil vigilant, seule solution pour lutter contre le rapt et l'assassinat des enfants.» La dépouille de la petite Nihal, arrivée samedi soir dans sa région natale, Oran, a été enterrée, hier, en présence d'une foule nombreuse qui a accompagné la défunte à sa dernière demeure. Des centaines de citoyens ont pris d'assaut la demeure parentale de la défunte pour compatir à la douleur de ses parents et les soutenir dans cette pénible épreuve. Tôt dans la matinée d'hier, hommes, femmes, enfants de différentes classes de la société sont venus des quatre coins du pays pour rendre un dernier hommage à cet ange qui rejoint son monde à lui, celui des innocents. De son quartier natal, Emir Khaled (ex-Eckmühl), au cimetière situé à la sortie ouest d'Oran, un monde fou a parcouru les ruelles dans cette matinée du mois d'août pour exprimer son affection, indignation, consternation, mais aussi sa solidarité avec la famille du petit ange et toutes celles qui ont perdu des dizaines de Nihal jusqu'à présent. Le cortège accompagnant la défunte ne cessait de grossir au fur et mesure de ce parcours pédestre, s'alignant derrière le véhicule de la Protection civile transportant le cercueil de la petite Nihal enveloppé de l'emblème national. Encore sous le choc, la famille de Nihal reçoit les condoléances des gens qui affluent sur les lieux, une fois arrivés au cimetière, l'imam prend la parole en rappelant la foule à l'ordre, en respectant le deuil et commence à lire devant l'assistance les différents messages qui lui étaient parvenus, dans sa prière funèbre prononcée lors de l'inhumation. Il a fait part à la famille Si Mohand des condoléances du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, des autorités locales et de l'ensemble du peuple algérien. «Ce qui s'est produit est étranger à notre religion et à nos traditions les plus profondes», a-t-il souligné en priant Dieu d'aider les parents et la famille de la défunte à surmonter cette douloureuse épreuve remettant son âme entre les mains de Son Créateur tout en le priant de l'accueillir dans Son Vaste Paradis. Nihal est partie, en laissant derrière elle un vide difficile à combler au sein de sa petite famille. La nouvelle de son assassinat a endeuillé non seulement la famille de la défunte et semé l'émoi chez les proches, voisins, mais le pays entier est sous le choc. Disparue le 21 juillet dernier alors qu'elle se trouvait devant le domicile familial au village Aït Abdelouahab, dans la commune d'Aït Toudert relevant de la daïra des Ouacifs. Son cas demeure une énigme. Des questionnements raisonnent dans toute l'Algérie. Qu'a-t-elle fait pour mériter un tel sort? Les anges peuvent-ils mourir? Des questions qui demeurent sans réponses. Nihal n'est pas morte, même si son corps est enterré, son âme et son image resteront toujours dans le coeur de chaque membre de sa famille, de ses proches et nous nous rappellerons à chaque fois qu'un cas similaire se produira de ce que nous avons fait pour protéger ses semblables. La justice populaire appelle à rendre justice à la petite Nihal, en appliquant la peine de mort contre les responsables de cet acte barbare. En attendant, «parents, gardez vos enfants d'un oeil vigilant, seule solution pour endiguer ce phénomène nouveau dans la société algérienne». Pour ce qui est de l'enquête diligentée par les services de sécurité pour identifier et arrêter les acteurs de cette tragédie, elle se poursuit. Depuis, une dizaine de personnes ont été entendues juste après la confirmation de l'assassinat de la petite Nihal par le parquet des Ouacifs. Pour l'instant, le bourreau est toujours en liberté et aucune piste n'a été dévoilée sur l'évolution de l'enquête.