Une cinquantaine de personnes ont été tuées samedi et dimanche en Ethiopie lors de manifestations antigouvernementales violemment réprimées par les autorités dans les régions Oromo (centre et ouest) et Amhara (nord), selon des bilans encore provisoires recueillis hier auprès de l'opposition et de source diplomatique. «Selon nos informations, entre 48 et 50 manifestants ont été tués dans la région Oromo», a déclaré Merera Gudina, figure de l'opposition éthiopienne et président du Congrès du Peuple Oromo. Une source diplomatique en poste à Addis Abeba a pour sa part rapporté un bilan provisoire de 49 morts pour les deux régions, Oromo et Amhara. Selon cette source, au moins 22 personnes ont été tuées dans la région Oromo, dont 15 dans la seule localité de Nekempte. Des rassemblements se sont déroulés samedi dans l'ensemble de la région Oromo, y compris dans la capitale Addis Abeba habituellement épargnée par les manifestations. Environ 500 manifestants oromo s'y sont rassemblés samedi matin sur Meskel Square, la place centrale de la capitale, les mains croisées au-dessus de la tête en signe de défiance, avant d'être violemment dispersés, et pour certains arrêtés et embarqués dans des pick-up de la police. D'autres manifestations se sont déroulées dimanche dans la région Amhara. Des heurts entre forces de sécurité et manifestants ont fait au moins 27 morts dans la ville de Bahir Dar (nord), la capitale de la région, où une manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes dimanche, a précisé la source diplomatique.