Le futur chef du gouvernement a déjà un pied à l'étrier Fort de ses 69 sièges à l'ARP, le parti islamiste Ennahdha réclame ouvertement une participation majeure. Le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed, poursuit chaque jour les rencontres avec les chefs des partis, dans le cadre des consultations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale.Youssef Chahed s'est ainsi entretenu avec le secrétaire général du MPT, Mohsen Marzouk, et le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi. A cette occasion, Mohsen Marzouk a informé le chef du gouvernement que son parti ne participera pas au nouveau gouvernement, indiquant que le MPT jouera le rôle d'une opposition responsable. Il a ajouté que le nouveau gouvernement sera jugé sur sa composition, mettant en garde contre le favoritisme et expliquant que la prochaine équipe devra être celle des compétences, «nombreuses en Tunisie» selon ses dires. Le secrétaire général de Machrou Tounes a également insisté sur l'importance de respecter l'Accord de Carthage dont l'une des priorités est la lutte contre la corruption, soulignant que les plus corrompus sont connus. Il a ajouté qu'il ne faut pas toucher aux équilibres sécuritaires dans le pays sous prétexte de mener des réformes et qu'il faut dire la vérité aux citoyens concernant la crise monétaire qui sévit. D'un autre côté, la délégation de Nidaa Tounès, composée des représentants du comité politique du parti, notamment Hafedh Caïd Essebsi et Moncef Sellami, et du président du bloc parlementaire Sofiène Toubel. Nidaa Tounes a élaboré, selon ce dernier, un ensemble de propositions relatives à la structure du nouveau gouvernement. Il avait également, assuré la veille, que la délégation proposera au chef du gouvernement désigné une liste de candidats ministrables. Fort de ses 69 sièges à l'ARP, le parti islamiste Ennahdha réclame ouvertement une participation majeure dans ce gouvernement. Son leader, Rached Ghannouchi a, en effet, déclaré vendredi dernier qu'il fallait «respecter les résultats des élections législatives de 2014», plaidant, dans son discours, pour une meilleure représentativité du mouvement dans le nouveau gouvernement. Plus clair est Abdellatif Mekki qui a déclaré sur Mosaïque Fm: «Il faut donner sa chance à Ennahdha dans le futur gouvernement d'union nationale». On le voit, l'heure n'est plus à la timidité, Ennahda entend désormais assumer le rôle légitime «qui lui revient». Quant aux deux plus grandes organisations du pays, l'UGTT et UTICA, elles ont réagi, elles aussi, sur différents médias pour soutenir la nomination de M. Chahed sans lui donner «un chèque en blanc».Pour Hocine Abassi, «Ce gouvernement devra se conformer à l'accord de Carthage». Et Hichem Elloumi, pour l'UTICA enfonce le clou en affirmant son soutien à l'initiative présidentielle ainsi que la rédaction du document fixant les priorités du futur gouvernement, mais à distance.