Les 80 familles sinistrées de la cité Faïzi, sise à Bordj El Kiffan, ont attaqué en justice la direction de l'Opgi et la daïra de Dar El Beïda pour abus de pouvoir et prise de décisions incompatibles, mettant ainsi leurs vies en danger. Les faits remontent au 21 mai 2003 lorsque le bâtiment F a subi des dégâts considérables, nécessitant ainsi l'évacuation immédiate de ses habitants. Après avoir vécu plus de 4 mois sous des tentes, ces derniers ont été relogés dans des chalets en attendant la rénovation de leurs logements. Les experts qui avaient examiné cette bâtisse après un rapport détaillé, l'ont classée rouge, c'est-à-dire qu'il est impossible de la restaurer. «Notre bâtisse a été gravement ébranlée par le séisme. Elle représente réellement un danger pour nous. Tous les murs sont entièrement lézardés, les plafonds effondrés, les paliers cisaillés», nous dit M.Farid S., un habitant, qui nous révèle, par ailleurs, que «les entrepreneurs qui ont visité cet immeuble, l'ont classé rouge, c'est-à-dire, bon pour la démolition, puis par miracle, la couleur a changé en orange 4 et les responsables ont engagé un entrepreneur pour effectuer les travaux de réhabilitation». A leur grand bonheur, ils vont finalement rejoindre leurs foyers. Cependant, les habitants sont contraints de subir les désagréments amplifiés par l'abandon total de l'entrepreneur qui a mal effectué les travaux de réhabilitation au niveau de leur bâtisse. En effet, cette bâtisse qui menace ruine, a été gravement fragilisée par le non-professionnalisme de l'entrepreneur engagé par les autorités. Pour des raisons que les ouvriers n'expliquent pas, les murs sont très friables. Ainsi, jusqu'au plafond et sur les murs, apparaît la grisaille des pans de ciment. «Notre immeuble s'est encore fragilisé suite aux mauvaises réparations effectuées par cet entrepreneur engagé par l'Opgi.» Les experts qui sont venus constater le résultat, ont remarqué de visu qu'une autre rénovation immédiate était recommandée. «Quand nous avons demandé nos droits auprès des responsables de cette instance et à la daïra de Dar El Beïda, ces derniers nous ont promis de régler cette situation. Finalement, tout cela n'était que promesses en l'air simplement dans le but de nous faire taire», nous explique un autre locataire qui soupçonne une complicité malsaine entre les deux instances. Lors de notre passage sur les lieux, nous avons constaté que cet immeuble était toujours en chantier. Aujourd'hui, ces 80 familles refusent totalement de rejoindre leurs logements, faisant appel à la justice pour trancher cette affaire. En outre, ces citoyens lancent encore une fois des appels de détresse aux instances gouvernementales, dénonçant à l'occasion, les agissements inadmissibles de ces responsables.