Depuis le début du mois en cours, vingt familles n'ont pour abri qu'un conteneur et une tente à proximité de la cité Faïzi à Bordj El Kiffan. La raison ? Sur décision des responsables de l'APC de Bordj El Kiffan, leurs baraques ont été démolies. Baraques que ces familles ont installées après le séisme du 21 mai 2003 qui a frappé le centre du pays. Celles-ci sont considérées ainsi sinistrées. Aux dires de quelques familles, avant d'entamer l'opération de démolition de ces habitations, le président de l'APC de Bordj El Kiffan leur a promis de trouver une solution quant à leur relogement. Mais rien n'est fait. Sur les lieux, chaque famille a aménagé un coin en plein air pour y installer leurs effets domestiques comme les armoires, réfrigérateurs couverts avec de la bâche pour qu'ils ne soient pas abîmés par la pluie. Au milieu de la boue traînent des claies en roseau, plaques de tôle, gravats, qui reflètent ostensiblement les traces de passage destructeur des engins. Les familles en question sont privées d'eau et d'électricité. Dehors, sous la pluie, les hommes improvisent un feu de camp pour se réchauffer. « Nous avons déposé des dossiers de demande de logement social en 1997 au niveau de notre APC. Nous sommes des locataires. Après le séisme du 21 mai 2003, nous avons installé nos baraques en ces lieux faute de mieux. Au début de ce mois, le président de l'APC se présente chez nous et nous demande d'évacuer les lieux tous en nous annonçant sa décision de détruire nos baraques. Décision qu'il a appliquée en nous promettant de trouver une solution au problème de notre relogement. Le 15 février, nous nous sommes présentés au siège de l'APC pour le voir. Il nous a dit qu'il a envoyé la liste des familles concernées aux services du wali délégué de Dar El Beïda. Il nous a demandé de revenir le 20. C'est ce que nous avons fait, mais ce jour-là, il a refusé de nous recevoir. Le même jour, nous nous sommes présentés auprès de la circonscription administrative de Dar El Beïda, mais le wali délégué a refusé à son tour de nous recevoir. Un responsable de son entourage nous a signifié qu'il revient au président de notre APC de régler le problème de notre relogement », relèvent des familles rencontrées sur les lieux. En parallèle, poursuivent les mêmes interlocuteurs, « des représentants du président de l'APC s'y sont présentés et ne se sont intéressés qu'à six familles. Lesquelles de surcroît ne sont pas natives ni résidantes de notre commune. Nous nous retrouvons sans abri alors que nous sommes en période d'hiver. Une femme enceinte et quatre bébés ont été déjà hospitalisés. Beaucoup parmi nous s'absentent au travail, pour gérer ce problème. Nous voulons être relogés. Notre droit du fait que nous sommes des sinistrés du séisme de mai 2003 ». Rencontré à ce sujet, le président de l'APC de Bordj El Kiffan rappelle qu'après le séisme de mai 2003, seulement six familles ont installé des baraques à proximité de la cité Faïzi. Leurs noms « sont enregistrés au niveau des services concernés du wali délégué de Dar El Beïda ». Et cela, « sur la base d'un recensement effectué par des administrateurs désignés en conséquence dans le cadre de la gestion de cette catastrophe ». Avec le temps, constate le même responsable, « nous nous retrouvons avec vingt familles en ces mêmes endroits au lieu des six initialement recensées. Nous en avons comptabilisé cinquante le jour où nous nous sommes présentés pour suivre l'opération de démolition de ces habitations précaires. Soit quatre baraques. » La plupart de ces familles, souligne-t-il, « résidant auparavant dans les cités avoisinantes. Les immeubles où elles habitent subissaient des travaux de réhabilitation de la part de l'OPGI de Dar El Beïda, conséquemment au séisme de mai 2003. A cet effet, elles ont bénéficié de chalets au site Verte Rive à Bordj El Kiffan ». Selon la même voix, l'assiette de terrain dégagée suite à cette opération de démolition servira avec une autre assiette qui a servi de base à l'entreprise Kanaghaz à la réalisation d'un parking dont sera doté le futur marché de fruits et légumes. Marché en voie de réalisation. Le taux d'avancement des travaux concernant ce projet est de 80%, Nous avons tenté en vain de recueillir à ce sujet l'avis des services concernés du wali délégué de Dar El Beïda.