Le Conseil présidentiel libyen a annoncé hier qu'il allait soumettre un nouveau cabinet au Parlement qui vient de rejeter la liste des ministres du gouvernement d'union nationale (GNA), selon un communiqué. Le Parlement a refusé lundi d'accorder sa confiance au GNA et donné au Premier ministre Fayez al-Sarraj «un délai de 10 jours» pour soumettre de nouveaux candidats, une proposition qualifiée de «dernière chance». Dans un communiqué paru hier sur le site officiel du GNA, le Conseil présidentiel (CP), un organe composé de neuf membres - dont M. Sarraj - chargé de former le gouvernement, a indiqué qu'il allait soumettre une nouvelle liste de ministres au Parlement. «Le Conseil présidentiel s'engage à effectuer des concertations avec les acteurs politiques et de la société civile, à élargir la base du consensus, objectif premier de l'accord conclu à Skhirat», a-t-il ajouté. Pour tenter de sortir du chaos la Libye, miné par des rivalités entre milices et la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI), des personnalités libyennes ont signé en décembre 2015 à Skhirat, au Maroc, un accord parrainé par l'ONU qui a donné lieu à la naissance du GNA, un cabinet qui devait résulter d'un consensus entre les différentes forces du pays. Selon cet accord, le GNA devait obtenir, pour entrer en fonction, un vote de confiance de la part du Parlement. Or le Parlement, qui avait dû déménager à Tobrouk (est) après la prise de Tripoli par une coalition de milices il y a deux ans, est reconnu par la communauté internationale mais soutient un exécutif rival au GNA (basé également dans l'est). Depuis des mois, le GNA gère les affaires courantes mais, faute de légitimité, peine à asseoir son autorité dans l'ensemble du pays, notamment en raison de l'opposition de cette autorité de l'est. Le chef de la mission de l'ONU en Libye, Martin Kobler, a indiqué hier dans un tweet qu'il soutenait «pleinement» la décision du CP. Outre le délai de 10 jours, le Parlement avait réclamé au CP la formation d'un «gouvernement restreint». En attendant, il a affirmé que toutes les décisions adoptées par le CP étaient considérées comme «nulles et non avenues». Le CP a répliqué hier en soulignant que ses ministres resteraient en fonction «pour assurer une continuité dans les institutions de l'Etat» jusqu'à la présentation d'un nouveau gouvernement. La Libye est en proie à des violences et une très grande instabilité politique depuis la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en 2011.