Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a appelé hier à éviter toute «démagogie» au sujet des négociations pour un traité de libre échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis (TTIP), que Paris veut interrompre. «Cela ne me paraît pas pertinent de suspendre ces négociations», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris, appelant au contraire à les «poursuivre» et à «rehausser» les exigences vis-à-vis de Washington. Le Français a estimé que la question de ces discussions «ne saurait conduire à une quelconque démagogie», et a appelé à l'inverse les minis-tres européens du Commerce extérieur «à soutenir la commission» dans ses négociations avec les Etats-Unis. Mardi, le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, avait annoncé que la France demanderait en septembre à la Commission européenne l'arrêt des négociations sur le TTIP (Transatlantic Trade Investment Partnership, également connu sous un autre acronyme anglais, Tafta), les jugeant trop favorables aux Américains. Quelques heures plus tard, le président François Hollande, dont le mandat sera remis en jeu en avril 2017, avait affirmé qu'en tout état de cause, il n'y aurait pas d'accord «avant la fin du mandat» en janvier du président américain Barack Obama. Le 28 août, c'est le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, qui avait estimé à la télévision allemande que les discussions avec les Etats-Unis avaient «échoué». Mais la chancelière Angela Merkel continue, elle, de défendre le projet.