La Première ministre d'Ecosse et leader nationaliste Nicola Sturgeon a lancé hier une nouvelle initiative, sous forme de consultation, en faveur de l'indépendance de la nation septentrionale du Royaume-Uni, estimant les intérêts des Ecossais menacés par le Brexit. Alors que le Royaume-Uni a voté à 52% pour quitter l'UE lors du référendum du 23 juin, l'Ecosse s'est prononcée elle à 62% pour un maintien dans le giron européen et Mme Sturgeon ne cesse depuis de répéter que l'option d'un nouveau référendum d'indépendance, après celui de septembre 2014, est «sur la table». «Les intérêts de l'Ecosse sont menacés», a-t-elle déclaré lors d'un discours à Stirling, un lieu symbolique puisque William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise, y remporta une bataille historique contre les Anglais en 1297. Le Brexit, a-t-elle développé, conduira non seulement l'Ecosse à sortir de l'UE «contre son gré», mais aussi à sortir du «marché unique». «Je ne suis pas prête à rester là à regarder ce qui va arriver sans me battre», a ajouté Mme Sturgeon, également dirigeante du parti indépendantiste SNP (gauche). «Nous trouverons les moyens de protéger le mieux possible la place de l'Ecosse en Europe», a-t-elle dit en annonçant le lancement d'une grande consultation jusqu'à la fin novembre visant à toucher deux millions de personnes, pour une population d'environ 5,3 millions d'habitants. Outre l'organisation de réunions publiques, les Ecossais seront invités à répondre à un questionnaire en ligne, et notamment à dire s'ils sont prêts à «soutenir l'organisation» d'un référendum d'indépendance pour «protéger les intérêts de l'Ecosse en Europe». Prudente, Mme Sturgeon a reconnu qu'il lui restait encore à convaincre les Ecossais, alors qu'un sondage Yougov-The Times publié hier montre que 54% sont toujours opposés à l'indépendance. Réagissant à l'initiative, Murdo Fraser, un député conservateur du Parlement écossais, a accusé la Première ministre d'ignorer le résultat du référendum de 2014, lors duquel 55% des Ecossais avaient voté contre l'indépendance. «On nous a dit qu'il s'agissait du vote d'une génération et moins de deux ans plus tard, ils recommencent... Mais quand est-ce qu'ils s'arrêteront?», a-t-il déploré sur les ondes de la BBC.