L'opération menée par la Gendarmerie nationale et le ministère de la Justice n'est pas encore close Sur 16 prévenus placés en détention préventive, 15 individus dont trois femmes ont été reconnus coupables d'actes de fraude a affirmé Nouria Benghebrit, la ministre de l'Education nationale. L'école est devenue ces derniers temps le théâtre d'enjeux majeurs si bien que, chez les islamistes comme chez les laïques, chez les nationalistes comme chez les démocrates, elle fait l'objet d'un débat sans retenue. C'est dans cette ambiance de «surenchère» en effet, que la ministre de l'Education, qui en pilote la réforme, s'est trouvée au centre des tiraillements idéologiques qui ont agité la scène politique, certaines parties allant jusqu'à l'accuser de trahison et appeler à sa démission. Dans ce sillage, le scandale des fuites des sujets du bac et de la fraude qui s'ensuivit a été l'occasion d'une exacerbation des hostilités contre elle, ce qui a poussé certains de ses soutiens, à commencer par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, à parler «de complot contre la ministre de l'Education». Le débat était confus et les responsabilités difficiles à situer. Mais, une enquête avait été lancée et Nouria Bengfhebrit avait promis de sévir. Jeudi, les premiers résultats de l'enquête ont été donnés. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a indiqué elle-même, que 15 personnes dont trois femmes ont été reconnues coupables de fraude aux épreuves du baccalauréat 2016. En effet, lors d'une rencontre avec les partenaires sociaux à Alger, Benghebrit, informations recueillies auprès du ministère de la Justice à l'appui, a affirmé que sur 16 prévenus placés en détention préventive, 15 individus dont trois femmes ont été reconnus coupables d'actes de fraude. De plus, a-t-elle précisé, des enquêtes ont été diligentées dans 22 wilayas avec l'implication de 137 personnes dont 12 encadreurs et 77 candidats. Il a été ajouté par ailleurs, que des mesures ont été prises à l'encontre des prévenus impliqués dans la publication des sujets avec leurs corrigés sur les réseaux sociaux, d'usurpation d'identité du candidat, d'utilisation de téléphones cellulaires, et Blotooth et complicité dans des actes de fraude. Pour rappel, des dizaines de personnes ont été arrêtées en juin dernier, soupçonnées d'être impliquées dans des fuites «massives» de sujets du baccalauréat. La session 2016 du baccalauréat s'est transformée en un véritable scandale Des cadres, des enseignants, des chefs de certains centres d'examens et des employés de l'Office national des examens et concours (Onec) ont été arrêtés pour leur présumée implication dans cette affaire qualifiée par Abdelmalek Sellal d'«atteinte à la sécurité de l'Etat». La gendarmerie a pu alors «saisir les outils utilisés pour la fuite, notamment des ordinateurs, des CD et autres», et la brigade de cybercriminalité a, de son côté, pu identifier «les personnes suspectes qui ont publié les sujets sur les réseaux sociaux», ainsi que «des personnes intermédiaires impliquées dans l'opération des fuites», mais les résultats n'étaient pas encore avérés, l'enquête étant toujours en cours. A présent, l'opération menée par la Gendarmerie nationale et le ministère de la Justice n'est pas encore close et bien des responsabilités sont encore appelées à être situées. Selon la ministre de l'Education, les enquêtes judiciaires sont toujours en cours et concernent 119 personnes, dont 35 femmes. Il est attendu que les sanctions infligées aux auteurs des fraudes enregistrées aient un impact très positif sur le déroulement des examens officiels des années à venir.