Lancée au premier semestre 2004, l'opération du système tiers payant, initiée par les services de la Cnas (Caisse nationale des assurances sociales), a connu un démarrage assez timide. En mai de l'année précédente, moins de sept pharmaciens privés se sont manifestés pour avoir plus de détails sur le système tiers payant, avant de se prononcer. Dix mois après sa mise en oeuvre, cette opération a cependant atteint sa vitesse de croisière. Actuellement, environ 16.000 bénéficiaires, titulaires de cartes tiers payant, sont pris en charge par 78 officines qui ont, jusqu'à présent, signé la convention. Ainsi, malgré certaines réticences rencontrées, c'est approximativement 19.950 dossiers avec le paiement de plus de 38 millions de dinars, rien que dans le cadre du système tiers payant qui sont pris en charge mensuellement par l'agence de Biskra. Pour rappel, il s'agissait au départ, pour la direction de la Cnas, de tenter seulement de faire participer le maximum de pharmaciens privés à ce nouveau système, qui consistait surtout à prendre en charge, en première étape, la catégorie des assurés sociaux reconnus atteints d'une maladie chronique. Ces derniers, grâce au système tiers payant, disposaient facilement des médicaments nécessaires à leur traitement en se présentant tout simplement auprès d'une officine conventionnée et ce, sans aucune contrainte financière, dès lors que c'est le pharmacien lui-même qui se chargeait de présenter à leur place les dossiers médicaux à la Cnas qui procédait mensuellement au remboursement des frais engagés par les officines qui avaient accepté la convention. La direction de la Cnas projette d'entamer la seconde étape de l'opération, à savoir élargir cette prise en charge dans le cadre du conventionnement de la remise des médicaments à d'autres catégories défavorisées, notamment celles à faible revenu. A cet effet, il a été préconisé de faire participer l'ensemble des structures de paiement ouvertes à travers le territoire de la wilaya, afin de soulager au maximum les assurés sociaux du désagrément des interminables chaînes pour se faire rembourser auprès de ses guichets. Toujours selon les dires du premier responsable de la Cnas, en l'occurrence, le Dr Azouz, d'autres catégories d'assurés seront bientôt ciblées et incluses dans la convention. Ainsi, outre les assurés ou les ayants droit et les assurés atteints d'une maladie chronique, seront également pris en charge les titulaires de pension de retraite directe ou de réversion, les titulaires d'une pension d'invalidité et enfin les titulaires d'une rente d'accident de travail d'un taux égal au moins à 50%. «Pour l'instant, nous nous efforçons à faire augmenter le nombre d'officines. L'initiative est plus qu'encourageante, puisque nous payons chaque quinzaine les pharmaciens, alors que la convention prévoyait un paiement mensuel. D'une part, cela les incitera sûrement à participer plus nombreux à la convention Cnas-pharmacie car, nous avons l'intention d'élargir cette prise en charge au maximum d'assurés sociaux et d'autre part, grâce à l'instauration du système tiers payant, nous avons réussi pour autant à faire disparaître à tout jamais cette image affligeante des longues chaînes d'attente qui avait terni nos structures de paiement.» Encore faut-il que les maintes mises à jour opérées sur la liste des médicaments remboursables, notamment la toute dernière, celle du mois de décembre 2004, qui semble provoquer une inquiétude chez les responsables de la Cnas, ne vienne remettre en cause toute la pyramide des remboursements appliquée jusqu'à ce jour. «Nous allons étudier dans le détail ce document, comme nous l'avons déjà fait pour les autres fois», nous dit-on, avant de reconsidérer la politique du système tiers payant.