L'objectif avoué de la ministre de l'Education: une école de qualité «On rend un hommage à toutes et tous les travailleurs du secteur victimes de la barbarie du terrorisme dont 11 enseignantes assassinées sur le chemin de l'école, un certain 27 septembre 1997 à Sidi Bel Abbès.» 8600.000 élèves, des trois cycles de l'Education nationale, ont fait leur rentrée scolaire, hier, dans une ambiance familiale à travers le pays, le ministère de tutelle affirme avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour la réussite de ce rendez-vous. Nouria Benghebrit a donné hier, le coup d'envoi de l'année scolaire dans la wilaya de Nâama, un choix qui n'est pas anodin. Primo, pour veiller de près au bon déroulement de la rentrée scolaire des élèves de l'Algérie profonde et également de faire contrepoids sur la pression que lui fait subir le microcosme de la capitale. Pour la ministre de l'Education, l'objectif de «l'école pour tous» est déjà réalisé, le grand défi auquel fait face l'école algérienne d'aujourd'hui est bien celui d'assurer à tous les élèves une formation «qualitative qui répond aux mutations et aspirations de la société algérienne» qui rêvait tant d'une école formatrice du citoyen de demain, un citoyen ouvert sur le monde, mais très attaché aux valeurs de sa société. D'ailleurs, c'est la première fois qu'on évoque dans le secteur de l'éducation la nécessité de l'amélioration de la qualité de la formation dispensée aux jeunes écoliers comme un objectif majeur à atteindre. Aucun de ses prédécesseurs à la tête du département de l'éducation n'a eu le courage d'enfreindre la règle, un défi fou difficilement réussi. Le premier point de la visite de la ministre de l'Education dans la wilaya de Naâma a eu lieu au lycée des frères Derbal où elle a assisté au premier cours de l'année scolaire consacré à «la dimension humaine de certains héros de la glorieuse guerre de Libération nationale». Le choix de cette thématique vise à inculquer à la jeune génération d'écoliers l'esprit de sacrifice «des martyrs de Novembre qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et l'indépendance du pays, sans oublier les martyrs du devoir national, un hommage à toutes et à tous les travailleurs du secteur victimes de la barbarie du terrorisme, dont 11 enseignantes assassinées sur le chemin de l'école un certain 27 septembre 1997 à Sidi Bel Abbès» a-t-elle souligné dans son allocution à l'occasion du coup d'envoi de l'année scolaire, avant de reprendre la route pour l'inauguration de l'école primaire de Benghazali. Mme Benghebrit a sanctionné sa visite dans la région par un point de presse dans lequel elle est revenue sur les défis à venir de son département, notamment ceux concernant l'application et la réussite du programme de deuxième génération. Elle a également abordé le dossier de la réforme du baccalauréat qui va être soumis au Conseil des ministres, soulignant que les points relatifs au contrôle continu, à la diminution du nombre de jours à l'examen et à la nature des épreuves «n'ont pas fait l'objet d'opposition». «Le dossier de réforme du baccalauréat qui va être soumis prochainement au Conseil des ministres et là où il n'y a pas eu d'opposition clairement affirmée ce sont les points sur le contrôle continu, le nombre de jours (qui passe de cinq à trois) et la nature des épreuves», a indiqué Mme Nouria Benghebrit expliquant qu'il y a eu un débat «riche» sur le programme de la réforme, notamment l'accord pour passer de cinq à trois jours pour l'examen du bac, le principe de prendre en compte le contrôle continu ainsi que de revisiter les modalités de conception des sujets. La ministre a annoncé, également, que l'examen de fin de premier cycle (examen de 5ème année primaire) ne sera pas supprimé. «L'examen de la 5ème année restera, mais l'élève le passera au niveau de son établissement, ce qui est une nouveauté» depuis cette année, a-t-elle ajouté. Mme Benghebrit a indiqué, par ailleurs, que la réforme du secteur touchera aussi l'Office national des examens et concours (Onec). «La réforme de l'Onec est totalement engagée. Un certain nombre de mesures ont été prises, dont notamment l'organisation et l'amélioration de cette instance, y compris sur les plans matériel et de sécurisation», a déclaré la ministre. Les nouveaux manuels scolaires répondent aux normes internationales. Sur un autre plan, Mme Benghebrit a indiqué que le manuel scolaire de deuxième génération, sur le plan pédagogique, «répond aux normes internationales du point de vue conception et homologation». Les nouveaux manuels scolaires, notamment ceux des 1ères années primaire et moyenne, sont passés, avant leur impression, par la Commission nationale des programmes et par la commission d'homologation, puis ils ont été soumis à des experts indépendants pour être, enfin, homologués, a-t-elle expliqué. «Tous les efforts ont été faits pour que ces manuels soient aux normes internationales. Nous avons également ouvert une adresse mail «kitabi@education. gov.dz» dédiée aux remarques et critiques par rapport à ces nouveaux manuels, a-t-elle poursuivi. La ministre a affirmé, par ailleurs, que toutes les mesures ont été prises pour faire de l'année scolaire 2016-2017 une année de «stabilité» et de «tranquillité». La ministre de l'Education a indiqué que «cette année sera celle des changements dans le secteur de l'éducation qui sera marquée par la mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la lutte contre la déperdition scolaire, l'application de l'approche pédagogique et l'accompagnement des enseignements dans leur travail afin d'assurer une formation de qualité à tous les élèves, mais aussi celle de la généralisation des écoles préscolaires à travers tout le territoire national». Dans le même volet, plus de 60.000 enseignants du premier palier (primaire) ont été formés pour la mise en oeuvre du programme de deuxième génération et plus de 80.000 dans le deuxième palier (moyen); tous les moyens sont mis en place pour la réussite de la mise en oeuvre du programme de deuxième génération. Pour ce qui est de la surcharge des classes évoquée par certains syndicats de l'éducation, la première responsable du ministère de tutelle estime quant à elle que cette problématique ne concerne que quelques établissements scolaires à travers le pays. Le ministère de l'Education qui a eu «le soutien du Premier ministre Abdelmalek Sellal et son gouvernement a réussi à accomplir de grandes réalisations dans le domaine avec cette année plus de 26 488 établissements scolaires au niveau national; la tutelle a ainsi mobilisé tous les moyens nécessaires pour la réussite de la rentrée scolaire», a-t-elle souligné.