Les citoyens de la cité des Annassers, située à Kouba, se sont réunis, hier, pour exprimer leur colère. L'association El Amel qui représente les habitants de cette cité des Annassers est inquiète: elle ne cesse, depuis 1996, de dénoncer «le détournement, par des coopératives immobilières, d'un espace vert de 18.000 m², de cette cité». Dans la matinée d'hier, les habitants, comme un seul homme, sont sortis pour empêcher les engins de détruire cet espace vert renfermant des arbres qui datent d'un siècle. «Nous refusons totalement de détruire ce terrain, à vocation forestière et qui a été détourné pour servir d'assiette à un projet de 109 villas», nous déclare Mme Khadija G., «une moudjahida» qui nous dévoile à la fois que ledit terrain a été cédé dans des conditions opaques par l'ex-maire en délivrant à ces coopératives, à savoir Rached et Abane Ramdane, des permis de construire. Ainsi, depuis 1996, des habitants de cette cité ont déclenché une véritable guerre en s'opposant à la destruction de ce «poumon» de plus de 14.000 habitants. Face à l'opposition des citoyens, les coopératives, selon les témoignages recueillis au cours de cette manifestation, ont procédé, de nuit, à l'arrachage des arbres et à la destruction des canalisations, ce qui fait que ces lieux dégagent des odeurs répugnantes. Lors de notre présence sur les lieux, un spectacle de désolation s'offrait à nos yeux. En outre, des travaux de terrassement ont été entamés laissant place à des gouffres et des cratères mettant en danger la vie des riverains. «C'est par un massacre du domaine forestier que des villas vont être érigées sur l'espace vert. Nous revendiquons l'intervention des autorités supérieures pour mettre un terme à ce carnage», s'insurge un représentant de ladite association. Les spéculations vont bon train sur cet acte de vente «illicite» qui est, semble-t-il, à l'origine de la polémique. L'association ira plus loin dans ses révélations en disant que les coopératives possèdent de faux papiers, ce qui les empêche de faire appel aux autorités pour trancher cette affaire. Aujourd'hui, les citoyens sont bien déterminés à s'opposer au projet immobilier même s'ils doivent utiliser la force. En attendant, ils sollicitent le gouvernement pour intervenir afin de protéger ce domaine forestier qui représente l'oxygène de plus de 14.000 habitants.