Les habitants de la cité Des Annassers et Coopemad-sud, à Kouba, ont remporté hier une petite bataille dans une guerre qu'ils mènent contre la coopérative Rochd depuis 9 ans déjà. Cet entrepreneur convoite les espaces verts autour de leurs bâtiments. Il compte y bâtir des duplex et un hôtel, y compris sur les petites surfaces entre les immeubles. Les résidants, toutes affaires cessantes, sont sortis tôt le matin dans la rue pour se mettre au travers des engins qui s'apprêtaient à les niveler. Organisés en association, ils ont dépêché des représentants qui se sont rendus chez le chef de cabinet du wali délégué de Hussein-Dey qui leur a promis d'intervenir auprès du wali pour faire interrompre les travaux. La coopérative Rochd a acquis, il y a quelques années, à cet endroit 198 parcelles de terrain auprès des domaines, lesquelles sont destinées, au mépris de toutes les règles urbanistiques, à être transformées en béton, nous informe un habitant du quartier. Le bras de fer juridique contre cette coopérative a commencé en 1996, date de la première “incursion” des engins. L'association du quartier avait alors attaqué celle-ci en justice en référé et obtenu l'interruption des travaux, puis l'annulation du permis de construire. Récemment, le P/APC de Kouba a répondu à une charge-surprise de l'entrepreneur par une nouvelle interruption des travaux. Décision que vient de remettre en cause la justice sans pour autant permettre leur poursuite. Hier, les résidants des annassers et de coopemad-sud sont revenus du cabinet du wali délégué de Hussein-Dey avec une nouvelle promesse, et comptent se réunir, jeudi, pour rédiger une pétition et établir un plan d'action. Au cours de tous ces rebondissements juridiques et administratifs, la coopérative a eu tout de même le loisir de creuser des tranchées entre les immeubles, laissant sur son sillage des conduites d'égout béantes, des marches défoncées et des arbres abattus. D. B.